Entreprises
Recruter des salariés étrangers en Moselle
Dans l’objectif d’une immigration choisie, répondant notamment aux besoins économiques sur les territoires, des stratégies locales s’articulent. La Moselle est ici efficiente. Dans le cadre de la Semaine nationale de l’intégration, l’Union des Entreprises de Moselle organise une session informative à destination des dirigeants du territoire, le 7 octobre, à Metz.

Serveurs, couvreurs, infirmiers… Pour les métiers en tension, la loi dite «immigration» en vigueur depuis le 28 janvier 2024 a créé, à titre exceptionnel, une carte de séjour «travailleur temporaire» ou «salarié» d’une durée d’un an. Ceci pour répondre aux pénuries de main-d’œuvre dans des entreprises recherchant des travailleurs qualifiés. Il est en effet possible d’être régularisé de cette manière si on est un travailleur étranger - non ressortissant des États membres de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de la Confédération suisse - exerçant donc dans ces métiers présentant des difficultés de recrutement. Cette disposition s’applique jusqu’au 31 décembre 2026. Selon des données récentes, quelque 20 000 personnes ont été régularisées via leur emploi dans des secteurs en tension. Plusieurs secteurs sont ici éligibles : la construction (maçons, peintres en bâtiment, couvreurs…, soit 30% des régularisation des sans-papiers), la restauration (cuisiniers, serveurs, plongeurs…, soit 15% de ces mêmes régularisation), le nettoyage (techniciens de surface, agents d’entretien, soit 25%). Mais aussi les services à la personne (aides à domicile, assistants de vie, soit 10%), les travailleurs agricoles (ouvriers, vendangeurs…, soit 5%).
Cartographie de l'immigration territoriale
Le ministère de l’Intérieur et celui du Travail et de l’Emploi ont mobilisé ces derniers mois les préfets de région et de département, l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) et France Travail pour qu’ils identifient et activent ensemble des leviers territoriaux, en lien avec les acteurs de la formation et de l’emploi, pour augmenter le taux d’activité des étrangers en situation régulière. Le taux de chômage des étrangers non communautaires résidant régulièrement en France est de 16,4% au niveau national. À noter qu’à partir du 1er janvier 2026, les primo-arrivants non-européens devront démontrer un niveau de langue A2 écrit et oral pour obtenir une carte de séjour pluriannuelle après avoir résidé en France de manière temporaire. La circulaire du 30 avril 2025 précise que leur inscription à France Travail sera automatique dès la signature du Contrat d’intégration républicaine (CIR) peu après l’arrivée dans notre pays avec un titre de séjour temporaire. Sur la base du diagnostic territorial des comités départementaux et comités locaux pour l’emploi, des caractéristiques de l’immigration sur chaque territoire et de la cartographie des leviers territoriaux mobilisables, les préfets de région ont pour mission de définir un objectif chiffré pour l’accès à l’emploi ou à la formation qualifiante des étrangers primo-arrivants, exprimé en pourcentage de signataires de CIR depuis moins d’un an sur le territoire considéré, et sur les secteurs d’activité les plus pertinents.
Quelles règles pour embaucher ?
Il est aussi demandé de ramener vers l’emploi les étrangers en situation régulière présents depuis longtemps sur le territoire et sans emploi. Tout cela anticipe, au sein d’un Pacte pour l’emploi des étrangers, les règles applicables en 2026. C’est dans ce cadre que l’Union des Entreprises de Moselle, en lien avec la direction de l’immigration et l’intégration de la préfecture de la Moselle, organise le mardi 7 octobre (Espace Mazelle à 18 h) une réunion destinée à ses adhérents sur la thématique «recruter des salariés étrangers : du cadre juridique aux bonnes pratiques d’intégration». En 2023, l’UE57 avait proposé un afterwork sur «les règles applicables à l’embauche de salariés étrangers». La session s’articulera autour de deux tables rondes. La première abordera l’angle juridique : rappel du cadre pour recruter une personne, soit de nationalité étrangère présente en France, soit réfugiée. La seconde sera centrée sur l’accompagnement des entreprises : présentation de l’offre de services de trois structures afin de permettre aux entreprises d’embaucher des salariés maîtrisant la langue en intégrant l’interculturalité et les exigences de sécurité.
Plus d’informations, inscriptions : 03 87 74 73 30 - contact@ue-57.fr