Rencontre cordiale entre Merz et Trump, même si les divergences sur l'Ukraine ont affleuré
Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz doit être soulagé: il n'a pas été piégé comme d'autres dirigeants étrangers par Donald Trump, qui l'a reçu jeudi de manière très cordiale, en dépit de leurs différends commerciaux et...

Le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz doit être soulagé: il n'a pas été piégé comme d'autres dirigeants étrangers par Donald Trump, qui l'a reçu jeudi de manière très cordiale, en dépit de leurs différends commerciaux et même si des divergences ont affleuré sur l'Ukraine.
"Nous avons été investis d'une mission par notre peuple, et une partie de cette mission consiste à avoir une très bonne relation avec votre pays. Je tiens donc à vous remercier pour votre présence", a déclaré le président américain au dirigeant allemand dans le Bureau ovale.
Friedrich Merz lui a offert un exemplaire encadré du certificat de naissance de son grand-père, Frederick (Friedrich) Trump, né en Allemagne en 1869. Le président américain l'a de son côté complimenté pour son anglais très fluide.
"Je sais qu'à présent, vous dépensez davantage d'argent pour la défense, beaucoup plus d'argent, et c'est une bonne chose", a aussi déclaré Donald Trump, qui n'a de cesse de réclamer plus d'efforts de la part des alliés de l'Otan.
Dépenses militaires
Le chancelier a promis de satisfaire d'ici début 2030 l'exigence américaine d'une augmentation des dépenses de défense et de sécurité des pays de l'Alliance, à 5% de leur PIB.
Le président américain n'a pas frontalement attaqué son invité sur la question épineuse de l'excédent commercial allemand, tandis que ce dernier s'est gardé d'exposer trop crûment leurs divergences sur le conflit déclenché par l'invasion russe de l'Ukraine en 2022.
"Vous savez que nous avons apporté notre soutien à l'Ukraine et que nous cherchons à accroître la pression sur la Russie", a déclaré le chancelier allemand, depuis un mois à la tête de la première économie européenne, sans que Donald Trump ne réponde à cette demande à peine voilée de nouvelles sanctions américaines contre Moscou.
Friedrich Merz a assuré que Donald Trump, très sensible à la flatterie, était "le personnage clé" pour trouver une issue pacifique.
Le républicain a seulement dit avoir demandé à Vladimir Poutine, avec lequel il a parlé mercredi, de ne pas répondre à la spectaculaire attaque de drones lancée par l'Ukraine le week-end dernier sur plusieurs aérodromes russes, tout en assurant que cette riposte russe ne serait "pas belle à voir".
"J'ai dit (à Vladimir Poutine) : +Ne le faites pas. Vous ne devriez pas le faire. Vous devriez arrêter+. Mais encore une fois, il y a beaucoup de haine (entre l'Ukraine et la Russie)", a déclaré le président américain, qui a à nouveau semblé renvoyer dos à dos les deux belligérants.
Merz sauvé par Musk?
"Notre alliance avec les Etats-Unis a été, est et restera d'une importance capitale pour la sécurité, la liberté et la prospérité en Europe", avait écrit Friedrich Merz avant son départ pour Washington.
La bataille commerciale est évidemment au centre de la visite, à quelques semaines de la date à laquelle le président américain menace d'imposer des droits de douane de 50% sur tous les produits européens, un cauchemar pour une économie allemande déjà affaiblie.
Friedrich Merz avait prévenu avant la visite que l'Allemagne, troisième économie mondiale, ne se présentait pas en "quémandeur".
Le dirigeant allemand n'est pas tombé dans une embuscade telle que celle tendue par le président américain à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, puis sud-africain Cyril Ramaphosa.
Il le doit peut-être à un troisième homme, absent du Bureau ovale mais dont le nom a été prononcé plusieurs fois: Elon Musk, qui a émis de très vives critiques contre une grande loi budgétaire portée par Donald Trump.
Le président américain, devant les caméras, a rompu avec son allié en disant qu'il était "très déçu" par le multimilliardaire. Le patron de Space X et Tesla, qui vient de quitter son rôle de "conseiller spécial" de la Maison Blanche, a répliqué immédiatement sur X en accusant le républicain de dire des choses "fausses".
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