Saint-Maur : Ruhm Kodiak, invitation gustative dans le monde des rhums

«Du rhum, on en dégustait dans ma famille, je suis tombé dedans quand j’étais petit, raconte Thierry Meusnier, 61 ans. Ce que j’apprécie, c’est la qualité. Je ne trouvais pas mon bonheur dans le commerce. Il a trop d’additifs, trop de sucres et pas de saveurs».

En 2009, quand avec son épouse Nathalie ils ont quitté Paris pour s’installer dans la petite commune de Saint-Maur près de Grandvilliers, Thierry Meusnier s’est mis à en fabriquer dans ses dépendances pour sa consommation personnelle et ses amis. Le consultant en informatique et la graveur sur verre en ont fait leur activité principale. Ainsi est née en 2016, la SAS Ruhm Kodiak.

Depuis, ils ont été rejoints par leur nièce Morgane Clément comme vendeuse : «Il n’y a pas de faute d’orthographe, précise t-il avec humour. C’est un jeu de mot. Ruhm en allemand veut dire gloire. Quant au kodiak, c’est le plus gros ours brun du monde. C’est aussi mon surnom en escrime».

Des préparations inédites 

Le concept de fabrication de ses rhums arrangés artisanaux repose sur une préparation exclusive avec des fruits locaux, en très grande majorité, et européens, non traités : «J’ai appris tout seul, poursuit-il. Le délai de macération des fruits frais dans du rhum agricole martiniquais sans sucre ajouté est d’au minimum six mois. J’utilise des cuves de 300 ou 500 litres en inox. Tous nos rhums sont garantis sans colorant, ni saveur artificielle. Leurs gouts et leurs couleurs sont le résultat de cette lente macération».

Il explique que la recette, qu’il garde secrète, n’est jamais fixe et doit être réadaptée selon le taux de sucre, la densité et le taux d’eau contenus dans les fruits. Dans leur activité, seul le mois de janvier est calme. Car la production de rhum, bien que saisonnière selon les fruits, se répartit sur onze mois. Par exemple, en début d’année, ils se consacreront aux agrumes : clémentines, oranges… remontés depuis l’Espagne.

Les melons, eux, viennent de Vendée, les fraises et les carottes des Compagnons du légume à Grémevillers. Les pommes et poires grandissent à l’EARL Corpet à Saint-Thibault. Les mirabelles et quetsches sont produites sur place. Il n’y a que les noix, livrées sous forme de cerneaux secs depuis la Dordogne, qui peuvent être travaillées toute l’année.

Producteurs et fournisseurs de confiance

Outre une large gamme d’une quinzaine de rhums arrangés aux fruits européens (abricots, nectarines, pastèque…), la SAS Ruhm Kodiak a concocté une gamme de six rhums arrangés atypiques est proposée : lavande, menthe, reine des prés et sureau de chez Florixir à Ham, malt d’avoine des Hauts-de-France et safran de la Safranerie des dragons à Villers-Bocage : «Nous avons une confiance totale en nos producteurs, nos fournisseurs et nos produits», résume Thierry Meusnier.

Les fruits ne sont pas mis bouteilles afin de proposer une vraie contenance aux consommateurs et surtout de les valoriser. Ainsi, sont nées Les gourmandises des ours : «On prend des fruits macérés, on les associe à des fruits frais, on met autant de sucre que de fruits frais et on prépare le tout comme on le fait pour de la confiture, explique t-il. Cela se mange donc comme de la confiture. Il reste une petite saveur de rhum plus ou moins prononcée. Quant aux cerneaux de noix, on les fait sécher pour les proposer à la vente pour accompagner un apéritif».

Même si l’année a été difficile Thierry Meusnier reste positif : «Nous avons des produits de qualité et nous savons les mettre en valeur, se réjouit-il. On nous dit que l’on sait de quoi nous parlons. Il y a toujours des gens qui veulent se faire plaisir. Nous avons mis en place des offres. Par exemple, la bouteille de 20 cl est à 11 euros et les trois sont à 30 euros. Nous nous rendons sur le marchés avec des bonbonnes de 11 litres. Nous remplissons les bouteilles de quatre tailles différentes : de 10 à 70 cl à la demande devant les clients».

Tous les produits de Ruhm Kodiak sont à retrouver : en vente directe au 46 rue de la Vallée à Saint-Maur, jusqu’au 3 janvier sur le marché de Noël de Beauvais, les 20 et 21 décembre sur le marché de Noël du Crotoy et le 20 décembre sur le marché gastronomique de Noël organisé par la Fromagerie fermière de la Chapelle Saint-Jean à Grémevillers. 

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