Semaine de l'Adie en région : de la difficulté d’entreprendre en France pour les étrangers
Régulièrement, l’Adie met en avant une typologie de public qui entreprend sur le territoire. Entre le 13 et le 17 octobre, l’association experte du micro-crédit a attiré les regards sur les personnes étrangères qui créent leur activité en région.

"Naitre à l’étranger et entreprendre en France", du 13 au 17 octobre, le thème 2025 de la semaine de l’Adie a mis en lumière les difficultés rencontrées par les immigrés désireux de se lancer à leur compte. Un sujet que connaît bien l’association qui finance et accompagne les entrepreneurs qui n’ont pas accès au prêt bancaire et répond à leur besoin de soutien.
Une semaine pour guider
En Bourgogne-Franche-Comté, depuis le début de l’année 2025, 22 % des créateurs d’entreprise sont de nationalités étrangères. Leur proportion varie selon les départements, 28 % en Côte-d’Or, 15 % en Saône-et-Loire. "Outre la barrière de la langue, qui apparait comme une évidence, ce public rencontre d’autres difficultés. Ces personnes n’ont pas de réseau puisqu’elles ne connaissent personne ou presque", explique Angèle Mignonac, directrice de l’Adie BFC.
Pour accompagner au mieux ce public, l’Adie a mis en place, durant cette semaine, des ateliers également ouverts à tous les porteurs de projet, à Dijon ou encore à Mirebeau-sur-Bèze." Ces ateliers portent sur l’entrepreneuriat en mettant l’accent sur les solutions de financement existantes, un autre frein auquel se confronte cette population qui ne dispose pas d’historique bancaire en France", remarque Angèle Mignonac. Son équipe de salariés et d’une trentaine de bénévoles ont également imaginé des ateliers autour des dispositifs d’accompagnement.
Entreprendre malgré tout
Les entrepreneurs français ne mesurent souvent pas l’atout que représente leur réseau et le bouche à oreille qui en découle. Se construire un carnet d'adresses prend du temps lorsque l’on arrive de l’étranger. "Une autre difficulté que rencontre cette population repose sur l’administration. On peut déjà s’y perdre quand on est né dedans. Alors pour un étranger, c’est particulièrement difficile, surtout quand on vient d’une culture plus orale et moins formelle, souligne la directrice régionale.
Des handicaps d'autant plus forts que cette population doit aussi composer avec l'absence d’équivalence entre les diplômes qui peut les empêcher d'exercer leur profession. Il faut alors répartir de zéro et repenser sa vie professionnelle. Et ce, souvent dans des conditions précaires : 53 % des créateurs d’entreprise de nationalité étrangère vivent en quartier prioritaire de la ville.
Pourtant, de nombreuses nationalités affichent un fort désir d’entreprendre. "Dans certains pays, la culture de l’entrepreneuriat est plus répandue, que ce soit dans le commerce ou l’agriculture", commente Angèle Mignonac. Malgré leur situation, ces entrepreneurs représentent une véritable richesse. En milieu rural, par exemple, ils participent au dynamisme local et au maintien d’activités et à la création d’emplois. L'Adie entend donc poursuivre son travail auprès des entrepreneurs français et étrangers. Et pour cela, elle a besoin de soutien. "Nous recherchons toujours des bénévoles désireux de nous épauler régulièrement ou ponctuellement" conclut Angèle Mignonac.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert