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Situation des collectivités, trois questions à Nadège Lefebvre

Présidente du département de l'Oise, Nadège Lefebvre réagit face aux décisions de l’État, au congrès des maires de l'Oise.

 Nadège Lefebvre, présidente du Département de l'Oise, présente au congrès des maires de l'Oise.
Nadège Lefebvre, présidente du Département de l'Oise, présente au congrès des maires de l'Oise.

Face à la situation des communes, quel est votre avis ?

Toutes les collectivités s'inquiètent pour sur l'avenir. Quand voyez qu'à nouveau nous n'avons toujours pas le budget de l'Etat, que nous ne savons pas à quelle hauteur nous allons être ponctionnés, car il faut dire les choses telles qu'elles sont, alors vous avez des difficultés à anticiper votre budget. C'est la raison pour laquelle nous allons faire notre budget en avril 2026 alors que nous aurions dû le faire au mois de décembre de cette année car il y a trop d'incertitudes. Ce n'est pas les collectivités qui vont devoir continuellement renflouer les caisse de l’État, il faut que tout le monde fassent des efforts dont l’État. Je pense qu'il ne cible pas ce qu'il devrait cibler : c'est-à-dire que ce n'est pas en augmentant les impôts des habitants que l'on réglera le problème. C'est le moment de mettre à plat chaque service, chaque ligne budgétaire pour voir là où nous pouvons faire des économies sans dégrader les services, et c'est le moment aussi pour l’État. Quand je vois le nombre d'agences qui travaillent pour tous les ministères, à quoi cela sert d'avoir un grand nombre de très hauts fonctionnaires, avec des très hauts salaires ? C'est un exemple et je pense qu'il ne doit pas y avoir que les collectivités qui doivent être courageuses. L’État doit faire aussi le ménage et analyser ses lignes de dépenses.

Quel est l'impact sur le département de l'Oise ?

Il y a un impact indéniablement sur les investissements. Il y a des investissements qui seront reportés et nous devons encore déterminer lesquels, il faudra faire des choix. Ce qui m'interpelle vraiment aujourd'hui, c'est par exemple, quand nous connaissons des périodes crises comme celle-ci, le RSA augmente et nous ne maîtrisons pas. Et la logique, lorsque le RSA a été transféré au moment de la décentralisation aux Départements, le Département paie la Caisse de l'allocation familiale et se fait rembourser 100% par l’État mais aujourd'hui l’État rembourse à hauteur de 41% car il n'est pas en mesure de rembourser la totalité. Tout cela pèse sur les deniers des Départements, et c'est un exemple parmi d'autres. Quand l’État fait des annonces, en réalité ce sont les Départements qui paient. À un moment, il faut un rapport de confiance et l’État ne dispose pas du budget des Départements. L’État ne doit pas prendre des mesures s'il ne les assume pas. Avec tous ces points là, nous sommes vraiment remontés.

Avez-vous encore confiance en l’État ?

C'est compliqué. Par exemple, en ce moment nous discutons des routes. Car 87% des marchandises passent par la route. Je suis favorable sur le fait de faire évoluer le fer et les voies navigables. Néanmoins, il faudra toujours des routes pour arriver aux lieux des embarcation. Je trouve que les départements et les communes se sont faits complètement rouler puisque aujourd'hui nous n'avons rien des 40 milliards d'euros que génère la route. C'est un véritable soucis et j'estime que l'on se fiche de nous parce que cela fait des années que l'on nous dit de mettre les marchandises sur les trains, je suis d'accord, mais en réalité ce n'est pas le cas. Et si nous, nous ne sommes pas aidés alors que les 40 milliards vont servir à l’État, aux réseau ferrés et aux réseau fluvial, mais aussi entretenir les routes nationales, alors qu'il ne reste plus que 12 km de routes nationales en France, j'estime que l'on se moque vraiment des départements et des communes.