Marcq-en-Baroeul : l’ADEME mobilise les entreprises régionales
Lors d’une étape de son Tour de France, l’Ademe a réuni fin novembre une centaine de dirigeants à Marcq-en-Barœul. Une matinée placée sous le signe de l’urgence climatique et de l’action collective.
L’Ademe faisait étape, le 25 novembre à Marcq-en-Barœul, dans le cadre de son Tour de France destiné à mobiliser les entreprises autour de la transition écologique. Une matinée marquée par les interventions de plusieurs experts, venus rappeler l’urgence de transformer les modèles économiques pour répondre aux défis climatiques.
Face à une petite centaine de dirigeants, l’agence a détaillé son offre d’accompagnement et les nouveaux dispositifs mis en place pour accélérer la décarbonation et l’économie circulaire dans les territoires. «La transition écologique n’est pas un coût, c’est un investissement», a plaidé Jean-Gabriel Delacroy, secrétaire général pour les affaires régionales auprès du préfet des Hauts-de-France.
Le dispositif ACT : une boussole vers le bas-carbone
Premier dispositif présenté : l'ACT (Accelerate Climate Transition), une méthodologie qui aide les entreprises à mesurer leur impact et à construire une trajectoire de décarbonation crédible. L’objectif : passer d’une logique déclarative à une stratégie structurée, pilotée et vérifiable. «La transition ne sera pas un tigre de paperasse, ou bien ne sera pas», défend Sophie Aubert, directrice entreprises et transitions industrielles de l’Ademe. ACT permet d’identifier les leviers d’action, de hiérarchiser les investissements et de sécuriser les étapes de transformation.
Pour Sylvain Waserman, PDG de l’Ademe, l’enjeu n’a jamais été aussi clair. «La décarbonation n’est plus un sujet stratégique : elle est existentielle. Une entreprise qui ne s’engage pas risque de perdre ses clients, ses talents et sa compétitivité.» Certains dirigeants en font déjà l’expérience : «Dans cinq ans, si je ne suis pas décarboné, je perds 70% de mon chiffre d’affaires», témoigne l’un d’entre eux.
Économie circulaire : réemploi et nouveaux modèles
Deuxième dispositif présenté : Ormat, destiné à encourager les projets d’économie circulaire, qu’il s’agisse de réduction des déchets, de réemploi ou de nouveaux modèles de production plus sobres. En aidant les entreprises à réduire leur dépendance aux ressources importées, l’économie circulaire permet d’internaliser davantage de valeur dans les territoires.
Sylvain Waserman insiste sur l’avantage français : «La France dispose d’un atout majeur : une électricité largement décarbonée. Chaque pas vers la transition renforce notre souveraineté économique», explique-t-il. Ormat offre ainsi études, accompagnement et aides financières pour transformer les intentions en actions concrètes.
Innovation de rupture : sécuriser l'investissement
Dernier dispositif présenté : Decarb'Ind. Dédié aux projets industriels ambitieux et à l’innovation bas-carbone, il soutient les entreprises qui souhaitent développer, prototyper ou industrialiser des solutions de rupture.
«Prévoir son modèle d’affaires quand personne ne sait combien coûtera une tonne de carbone dans cinq ans, voilà un risque stratégique majeur», constate le président de l’Ademe. D’où la nécessité de financements capables de sécuriser les investissements et d’accélérer les transitions.
L’agence revendique une transformation profonde de son action : «Notre rôle n’est pas d’imposer, mais d’accompagner. Aujourd’hui, 80% de nos subventions vont aux entreprises.» Avec des objectifs désormais chiffrés et un pilotage territorial renforcé, l’Ademe veut rendre ses dispositifs plus lisibles, plus accessibles et plus efficaces.
Pour Aletheia Press, Maéva Asperti