Transition écologique : la mobilisation du Medef face aux enjeux emplois et compétences
Le Medef a récemment publié les conclusions de son groupe de travail dédié aux enjeux emploi-compétences de la transition écologique. À cette occasion, il a mis en avant des initiatives lancées par certaines filières pour relever ces défis.

Comment
accompagner les évolutions des compétences requises pour un métier
donné, dans le contexte de la transition écologique ? Comment
orienter l’offre de formation, flécher certains financements et
assurer une gouvernance efficace, notamment dans les territoires,
pour que tous les acteurs s’emparent pleinement de cet enjeu ?
Telles sont quelques-unes des questions traitées lors de la
présentation par le Medef des propositions issues des travaux
de son groupe de travail dédié aux enjeux emploi-compétences
de la transition écologique.
Plusieurs
constats qui sont autant de défis à relever pour les entreprises
Le
rapport de ce groupe de travail a tout d’abord identifié plusieurs
constats. La transition écologique a un fort potentiel de création
d’emplois et il existe un important besoin de formation,
initiale et continue, en particulier pour faire évoluer et adapter
les métiers existants – une refonte des formations doit être
réalisée. Les besoins en emploi et en formation doivent être
identifiés à l’échelle régionale et territoriale, et les
entreprises et les actifs être mieux accompagnés, notamment dans
les secteurs qui perdent de la main
d’œuvre. Enfin, les entreprises ont besoin de visibilité
et de stabilité pour s’engager sur les marchés liés à la
transition écologique et transformer leur business model.
Des
propositions pour mener à bien cette transformation
À
partir de ces constats, le groupe de travail du Medef formule des
propositions autour de trois grands axes : placer le monde économique
au cœur des enjeux emplois-compétences de la transition écologique,
adapter l’offre de formation pour être à la hauteur
des enjeux et mettre en place une gouvernance nationale,
régionale et territoriale au service d’une stratégie
environnementale ambitieuse. Lors
d’un webinaire organisé par l’Académie du Medef fin mars pour
diffuser les conclusions de ces
travaux,
des acteurs économiques ont présenté des initiatives qui viennent
s’inscrire, très concrètement, dans ces grands axes d’action
identifiés par l’organisation patronale. Et qui sont autant
d’exemples à suivre.
Infrastructures
de réseau : l’initiative de la filière pour faire évoluer
la formation initiale
Directeur
général du Syndicat
des entreprises de la transition énergétique et numérique
(SERCE), Yannick
Saint Roch
a ainsi présenté une initiative de la filière, portée par cette
organisation professionnelle qui réunit plus de 250 entreprises dans
le domaine des infrastructures de réseaux (électricité,
télécommunication et information). Objectif : faire évoluer
certaines formations (Bac Pro Melec,
Métiers
de l'électricité et de ses environnements connectés,
BTS
électrotechnique, certificat
de spécialisation technicien en réseaux électriques) pour les
adapter aux besoins liés à la transition écologique, dans le cadre
d’un partenariat avec le ministère de l’Éducation
nationale. 130 lycées sont aujourd’hui signataires de ce
partenariat sur tout le territoire. « Ce
sont des initiatives de terrain »,
« des
initiatives expérimentales »,
pour « mettre
en cohérence nos métiers »,
a expliqué le directeur général du syndicat professionnel, en
précisant que ces actions sont déclinées « en
fonction des besoins des régions ».
Travaux
publics : une école de formation créée par la filière
Directrice Transition écologique à la Fédération nationale des travaux publics (Fntp), Sophie Cahen a présenté l’école de formation TP Demain, créée par l’organisation professionnelle pour relever les défis de la transition écologique sur ce secteur. En 2023, la Fédération, qui disposait déjà d’une plateforme de ressources et de formations gratuites destinées à toute la filière des travaux publics, a décidé de créer une école de formation gratuite « pour pallier des défaillances du marché sur les nouveaux besoins liés à la transition écologique », «pouvoir répondre rapidement à des besoins de formation » et « maîtriser la qualité des formations dispensées », a-t-elle expliqué. « Nous nous sommes lancés dans de l’ingénierie pédagogique pour répondre à des besoins très opérationnels », avec « des formations à distance et en présentiel », dans toutes les régions et « assurer la formation de formateurs pour pallier les carences en formateurs sur ces nouveaux métiers ». Côté financement, « nous avons frappé à toutes les portes », et l’appel à manifestation d'intérêt Compétences et métiers d'avenir (AMI CMA) « a été un formidable accélérateur du projet ».
Opérationnelle
depuis début 2025, l’école TP Demain a déjà dispensé des
formations « sur mesure »
à plus de 180 personnes, sur quatre grandes thématiques : la
décarbonation et le calcul du bilan carbone dans les chantiers de
BTP, l’économie circulaire et la gestion des déchets, la
biodiversité et la RSE. « Notre public est constitué à
plus de 90% de TPE et PME, dans des régions rurales ».
Encourager
l’implication des acteurs économiques au sein des COP régionales
Coordinatrice régionale de l’emploi et de la formation professionnelle au sein du Medef Auvergne Rhône-Alpes, Claire Domergue a partagé son expérience sur l’implication des acteurs économiques au sein des COP régionales organisées chaque année, afin de territorialiser la planification écologique. Coanimées par le préfet de région et le président du conseil régional, elles visent à mobiliser tous les acteurs des territoires, du monde économique et de la société civile. Objectifs : établir un état des lieux et une feuille de route des actions à mener pour relever les défis de la transition écologique.
En
Auvergne
Rhône-Alpes, la première COP s’est tenue en 2023 et
des groupes de travail thématiques ont alors été mis en place.
« Nous avons mobilisé nos adhérents pour participer à ces
groupes de travail », a expliqué la représentante du
Medef régional, qui se félicite que « les acteurs
économiques ont été à l’origine de 50% des contributions en
2024 ». Quant au volet emploi et compétences, lancé en
2024, au sein de chacun des groupes de travail, « c’est
une priorité pour 2025 ». Ainsi, « la feuille de
route de la COP a été construite avec le monde économique ».