Umih 02 : Jean-Marie Serre réélu en présence de Thierry Marx
L'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) de l'Aisne a tenu son assemblée générale au cours de laquelle Jean-Marie Serre a été réélu président et le bureau a été renouvelé. Thierry Marx, président confédéral de l'Umih a assisté aux débats à Laon et a évoqué les sujets d'actualité de la filière comme l'attractivité et la formation en énonçant certaines pistes.

Sous le regard du chef Thierry Marx, l'assemblée générale de l'Umih s'est tenue au centre de formation Laho à Laon, lundi 23 juin. Elle a été l'occasion pour les adhérents de réélire Jean-Marie Serre en tant que président et de renouveler le bureau qui accueille trois nouveaux membres : Cédric Hardouin de la brasserie Le César à Soissons, Alexandre Dufour du bar 421 à Chauny et Lylia Serre du restaurant Chez Jeannot à Etouvelles.
Un bilan de l'année 2024 a été fait par le président Serre évoquant «la météo défavorable» pour les entreprises du secteur, «la hausse généralisée des charges» et certaines fermetures d'établissements. Mais l'année aura aussi été marquée par certaines réussites et de nouveaux projets enthousiasmants comme l'ouverture de restaurants et bars aussi bien en ville comme le Comptoir du Malt à Chambry qu'en milieu rural avec Au Coin de l'Eglise à Montaigu ou encore Au P'tit Couvron à Couvron-et-Aumencourt. Pour 2025, l'Umih 02 souhaite continuer à défendre les intérêts des restaurateurs, hôteliers, patrons de bars et d'établissements de nuit, les représenter auprès des institutions et les accompagner au quotidien pour rendre leur activité plus viable et sereine.
Un problème de recrutement structurel
Cette assemblée générale a aussi été marquée par l'organisation d'une table ronde autour de Thierry Marx, sur le thème du recrutement et de la formation des jeunes. Avec un constat fait par le chef et président de l'Umih confédéral, les métiers du secteur attirent moins, ils sont certes difficiles et exigeants mais d'autres secteurs rencontrent aussi des problèmes de recrutement comme il l'a rappelé comme la logistique ou les métiers de la santé. «Ce problème de recrutement et de formation n'est pas conjoncturel mais bien structurel, à date, il manque 300 000 postes dans notre secteur, rappelle Thierry Marx. Sur quoi il faut travailler ? Sur la rémunération et nous l'avons fait en tant que syndicat pour revaloriser le salaire de nos apprentis, on est le seul syndicat à avoir signé cela. La deuxième question est de savoir pourquoi des jeunes ou moins jeunes ne prennent pas les job. Pas parce qu'ils ne veulent pas travailler mais parce qu'ils ne peuvent pas se loger et ou n'ont pas d'accès à la mobilité».
Mobilité et logement, deux sujets de fond
Pour Thierry Marx, ces sujets du logement et de la mobilité sont des sujets de fond «qu'on fait semblant de ne pas voir» et rappelle sa conviction claire et assumée : «Le travail n'est pas une valeur, c'est un moyen de s'épanouir socialement». Un propos auquel Fanny Anor, préfète de l'Aisne, accorde en partie le point en rappelant que la mobilité, davantage que le logement dans un département comme l'Aisne où le parc n'est pas saturé, pose un réel problème. Face à la problématique du logement, l'Umih s'est entourée d'Action Logement comme partenaire afin de favoriser la rénovation d'immeubles anciens dans les villes. «Nous venons d'inaugurer dernièrement à Bayonne, un immeuble avec 80 studios pour des loyers de 450 à 500 euros maximum, qui permettent de se loger quand on commence à travailler, souligne le chef Thierry Marx. Nous avons aussi obtenu d'Action Logement un accord pour mettre en place une garantie visale afin que les gens qui prennent un emploi n'aient pas à déposer eux-mêmes une caution pour louer un logement. Ce sont plusieurs maillons de la chaîne comme ceux-là qui ramèneront l'attractivité métier».
Un CAP cuisine en trois mois propose Thierry Marx
Sur la question de la formation, Lucie Richard, directrice de Laho Aisne, note que l'attractivité «se porte davantage sur les métiers de la cuisine que sur ceux de la salle, qui souffrent d'un déficit d'image» et appelle les entreprises à «proposer des stages avant de faire signer des contrats d'apprentissage ou de travail». Thierry Marx rappelle que depuis la sortie du Covid, où le secteur de l'hôtellerie restauration a perdu 180 000 postes, «nous avons rencontré une nouvelle société avec des jeunes et moins jeunes qui nous ont dit clairement dans une enquête qu'ils ne veulent plus d'un rapport sacrificiel au travail» et selon lui, ce constat appelle à réformer la formation des cuisiniers.
«Aujourd'hui, les jeunes apprennent vite, je suis pour former des cuisiniers en trois mois plutôt qu'en deux ans, cela éviterait de perdre une partie d'entre eux à la seconde année d'apprentissage, explique-t-il. Quant aux métiers de la salle, sous l'effet de réseaux sociaux comme Instagram, ils vont redevenir à la mode parce qu'on voit des vidéos où c'est fun de faire flamber un crêpe Suzette ou de découper du canard. Les jeunes ne veulent plus être des serveurs serviles mais faire partie du spectacle, allons vers cette théâtralisation de nos métiers. Ils sont dans le rapport, si c'est fun, je viens, si je viens, j'apprends, je fais ce qui est nécessaire. Ils ont inversé la pyramide de Maslow qui voudrait qu'on apprenne d'abord les bases, qu'on travaille chez les meilleurs puis qu'on ouvre son affaire vers l'âge de 40 ans». Autant d'évolutions et réflexions qui appellent à des prises de conscience pour le secteur de l'hôtellerie restauration.
Le conseil d'administration renouvelé
On y trouve Jean-Marie Serre, Jean-Pierre Sorlin, Jean-François Henon, Jacques Walter, Nicolas Desplanques, Emilie Digrazia, Jacques Jasmin, Delphine Dutrieux, candidats sortants réélus et Cédric Hardouin, Alexandre Dufour et Lylia Serre, candidats nouveaux élus.