Un groupe chinois reprend le constructeur français de bus à hydrogène Safra
Le tribunal de commerce d'Albi a choisi mardi le groupe chinois Wanrun pour reprendre Safra, unique constructeur de bus à hydrogène hexagonal en redressement judiciaire, au détriment du français TTH, qui avait les...

Le tribunal de commerce d'Albi a choisi mardi le groupe chinois Wanrun pour reprendre Safra, unique constructeur de bus à hydrogène hexagonal en redressement judiciaire, au détriment du français TTH, qui avait les faveurs du personnels et des décideurs locaux.
L'offre de reprise du groupe chinois tenait la corde ces dernières semaines, avant une proposition de TTH revue vendredi à la hausse mais parvenue hors délais.
Wanrun s'est engagé à conserver 120 des 169 salariés de cette entreprise basée à Albi (Tarn) et spécialisée dans la fabrication de bus et autocars à hydrogène, ainsi que dans la rénovation de bus, rames de métro ou tramway.
Déposé fin avril, à la veille d'une première audience du tribunal de commerce d'Albi, le projet de reprise de la société chinoise, plus connue pour son activité dans les batteries et panneaux solaires, comprend un chèque de 7 millions d'euros et des promesses d'investissement pour relancer la Société albigeoise de fabrication et réparation automobile (Safra), créée en 1955 et placée en redressement judiciaire le 4 février.
Seule entreprise française à fabriquer des autocars et bus à hydrogène, Safra est un acteur important de la filière dédiée au développement de cette énergie.
Avec sa dernière offre proposant de reprendre 90 employés sur le site d'Albi et d'en reclasser 40 dans son usine de Clermont-Ferrand, le groupe Thierry Torti Holding (TTH, 385 salariés) pensait tenir les arguments pour convaincre le tribunal.
Son directeur général Thierry Cezar faisait miroiter un carnet de commandes de 450 millions d'euros, une garantie selon lui pour l'avenir de Safra, et tablait sur une hausse progressive des effectifs pour atteindre 200 salariés à Albi en 2029.
Une troisième offre émanant d'une société belge, CBM, a également été écartée.
Au cours de l'examen des offres par le tribunal, le 13 mai, la procureure d'Albi Stéphanie Bazart avait requis en faveur du groupe Wanrun.
"Le choix d'une société chinoise, qui produira en Chine, pour la reprise de la Safra au préjudice d'une offre française, industrielle, sérieuse, et de long terme, m'étonne désagréablement", a de son côté affirmé à l'AFP le député centriste du Tarn Philippe Bonnecarrère, ajoutant: "la priorité est de voir maintenant les salariés pour déterminer la suite à donner".
La semaine dernière, le président du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER) d'Occitanie, Jean-Louis Chauzy, avait mis en garde contre le risque de reprise par des intérêts chinois et avait plaidé pour "des solutions industrielles françaises avec un solide ancrage territorial".
Il avait rappelé le cas de la fonderie SAM en Aveyron, reprise par le groupe chinois Jinjiang avec des promesses d'investissements "jamais réalisés". La société métallurgique travaillant pour l'industrie automobile a finalement fermé.
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