Un nouveau crématorium à Abbeville dans un an

En 1980, 1% des personnes faisaient le choix de la crémation. Aujourd’hui, elles sont 45%. Dans 30 ans, elle devraient être 80 à 85% : «C’est un phénomène de société comme il y en a peu», a souligné Thierry Gisserot, président de la société des Crématoriums de France.

Un bâtiment éco-responsable

Sa société a obtenu, pour 25 ans, la délégation de service public du futur équipement d’Abbeville, dont la première pierre vient d’être posée au 20 rue René-Dingeon, à la limite avec Vauchelles-les-Quesnoy. Un investissement de 2,7 millions d’euros entièrement financé par Crématoriums de France sur un terrain appartenant à la commune. Au terme des 25 ans, cette dernière deviendra propriétaire du bâtiment.

C’est l’architecte abbevillois, Arnaud Zisseler qui a été choisi pour le projet : «Ce sera un carré de 30 par 30, a t-il décrit. Le bâtiment sera éco-responsable. La pré-construction en amont va favoriser la mise en œuvre et la gestion d’un chantier propre».

Le bois sera privilégié pour l’intérieur. Des panneaux photovoltaïques seront installés sur le toit de la salle de cérémonie. Les espaces seront très fluides. Le parking comportera une centaine de places, avec un accès piétons et des recharges électriques : «L’empreinte carbone sera la plus faible possible, a indiqué Marc Grasset, en charge des travaux chez Crématoriums de France. Les éléments de crémation rejetteront en deçà des normes. L’énergie fatale sera récupérée notamment pour la production d’eau chaude sanitaire».

Pour Pascal Demarthe, maire d’Abbeville : «La première pierre de ce très beau chantier qui débute permettra d’offrir à notre ville un crématorium à la hauteur des enjeux. Il a été pensé dans le moindre détail, jusque dans son intégration paysagère et environnementale».

Dignité, solidarité et respect des familles

Il a estimé que Crématoriums de France a su «entendre les attentes de la ville d’Abbeville et de ses habitants et les traduire dans un projet fidèle à nos valeurs : la dignité, la solidarité et le respect des familles». Ce nouvel équipement aura une capacité de 1 500 crémations par an. En cas de besoin, un deuxième appareil pourra être installé. Il viendra en remplacement de l’actuel crématorium, situé avenue de la Chapelle, géré par délégation de service public, jusqu’à sa mise en route par les pompes funèbres Hannedouche. Elles devront ensuite le démanteler.

Actuellement, entre 700 et 800 crémations sont réalisées par an sur l’actuel équipement vieillissant, qui n’est pas adapté aux personnes d’un certain poids. Leurs proches doivent s’adresser à celui d’Amiens ou à celui de Boulogne-sur-Mer : «Avec le nouveau crématorium, nous pourrons monter au dessus de 1 000 par an», a informé Danielle Vasseur, adjointe en charge de l’administration générale et de l’état civil.

«Depuis plusieurs années, la situation actuelle n’était plus conforme aux attentes des familles, ni à la qualité de service que nous souhaitons garantir, a regretté Pascal Demarthe. Il devenait indispensable et urgent d’offrir un lieu adapté, moderne, accessible, respectueux de la mémoire des défunts. Le chemin pour en arriver là a été long et parfois complexe».

Enfin, l’élu a pointé combien le projet s’inscrivait dans une politique municipale profondément humaine avec des principes forts et intangibles. Ainsi, la crémation sera gratuite pour la perte d’un enfant et pour les personnes dépourvues de ressources suffisantes : «Ce choix témoigne de notre volonté de placer la solidarité jusque dans les moments les plus douloureux de la vie. C’est un sujet de dignité humaine», a-t-il conclu.