Une connexion innovante entre chefs d'entreprise et étudiants avec les Master Class

Organisée par la Communauté d'agglomération du Beauvaisis, en partenariat avec Iterra, le 13 mai à la salle des fêtes le Sab'lier de l'Elispace, la seconde édition des Master Class a rassemblé plus de 260 étudiants du territoire et six chefs d'entreprise beauvaisiens. Sous forme de battle de dirigeants, les étudiants ont voté pour le dirigeant le plus inspirant de cette édition 2025... une façon de leur faire découvrir des histoires authentiques, inspirantes et sans filtre d'hommes et de femmes qui ont créé leur entreprise et de leur montrer qu'entreprendre est avant tout une aventure humaine et accessible à tous.

Les six chefs d'entreprise qui ont participé aux Master Class, de g. à dr. : Anissia Capet, Edouard Loiseau, Corinne Rodriguez, Julien Gautier, Yannis Bleuze et Vincent Bashet. ©V.K
Les six chefs d'entreprise qui ont participé aux Master Class, de g. à dr. : Anissia Capet, Edouard Loiseau, Corinne Rodriguez, Julien Gautier, Yannis Bleuze et Vincent Bashet. ©V.K

Inspiré du modèle anglo-saxon, les Master Classs sont un show entrepreneurial, décontracté et décomplexé. Ce temps de rencontre original démystifie l'entreprise, ses missions, mais aussi le chef d'entreprise lui-même. Et l'ambiance de cette deuxième édition des Master Class du Beauvaisis a été émouvante, inspirante et dynamique. Face à 260 étudiants (de Proméo, du lycée Corot, de l'ITII et d'UniLaSalle), six chefs d'entreprise ont partagé humainement leur parcours professionnel, à cœur ouvert. Sur scène, ces témoignages ont pris la forme de battle de duo de dirigeants durant lesquelles chacun a évoqué son histoire durant sept minutes. Puis, à l'aide d'un applaudimètre, les étudiants ont voté pour le dirigeant le plus inspirant.

«L'objectif est de connecter les étudiants et les chefs d'entreprise à travers des parcours, des histoires et des conseils, explique Aymeric Bourleau, vice-président en charge de l'Enseignement supérieur de la Communauté d'agglomération du Beauvaisis. Les étudiants découvrent ainsi ce qu'est réellement de créer son entreprise et que tout est possible et qu'il faut oser. L'idée est de susciter des vocations et cette impulsion d'entreprendre, c'est à mon sens au territoire de le faire. Cette logique s'ancre dans une démarche globale de dynamisme économique, avec notre volonté d'être à la pointe dans certains secteurs, de posséder des entreprises innovantes sur le territoire mais aussi d'accueillir de nouvelles entreprises et garder sur notre territoire les talents de demain». Dans ce sens, la seconde édition des Master Class a su répondre à son objectif : dévoiler le vrai visage de l'entreprise avec des hommes et des femmes engagés et impliqués qui fondent fondamentalement le paysage économique local.

L'entreprise, une âme vibrante avant tout

Durant ces témoignages teintés de choix personnels, de rupture, d'erreurs, d'obstacles, de doutes, de joies, de fierté et de combats, Corinne Rodriguez a notamment partagé l'audace de son choix. Battante au grand cœur, cette femme chef d'entreprise a créé Labosphère, un laboratoire R&D français de formulations cosmétiques sur mesure, en 2005 à 32 ans. «J'ai créé mon entreprise sans argent, avec un prêt bancaire à assumer et en étant la seule personne de ma famille à entreprendre, raconte-t-elle. Mais j'ai vu le positif». Et ce positivisme a été déterminant : ensuite, elle a été confrontée à sa condition de femme... et là aussi elle a prouvé aux étudiantes que si le combat est nécessaire, la réussite est au bout du chemin. «J'ai voyagé en Asie, j'ai vécu des moments difficiles en tant que femme, mais je me suis battue sans jamais ne rien lâcher, puis d'autres obstacles sont arrivés, notamment au moment du covid, j'ai été seule, j'ai failli tout perdre mais j'ai développé des armes de guerrières pour aujourd'hui avoir une croissance à deux chiffres», explique-t-elle, laissant la salle émue de cette réussite provoquée.

D'autres ont saisi les opportunités et ont provoqué la chance dans leur parcours, comme Julien Gautier, à la tête de Home Habilis, qui a mis au point un dispositif de contrôle pour l'insuffisance rénale. Déterminé, ce chef d'entreprise a tout fait pour que son entreprise, soutenue par les réseaux d’entreprise et de l’innovation, fasse la preuve de l’utilité de son appareil, techniquement au point. «Je n'ai pas eu de mention au Bac, j'ai été salarié, puis j'ai été ce qu'on appelle aujourd'hui harcelé au travail, raconte-t-il. Je suis parti à l'international, j'ai saisi des opportunités, j'ai pris du recul et j'ai tout investi pour lancer mon concept. Pour moi, la chance ne se provoque pas mais se saisit. C'est ma passion qui m'a fait tenir, je refuse le travail inachevé», exprime-t-il aux étudiants.

D'autres ont choisi d'entreprendre pour leur seconde vie professionnelle. Comme Vincent Bashet qui, après avoir fait une carrière sportive professionnelle, a décidé de créer, par conviction, Octométha, un nouveau procédé de méthanisation agricole. «Il faut accepter de se faire aider et d'être conseillé et ne pas être butté dans ses idées», conseille-t-il. Et puis, si pour Anissia Capet, qui a créé son entreprise d'événementiel Mademoiselle & Co à 27 avec un enfant, «il faut gérer la pression quotidienne et savoir prendre les bonnes décisions», Édouard Loiseau, directeur du site Biocodex Beauvais, a eu un parcours professionnel rythmé par les autres : «L'humain est au cœur des projets, il ne faut pas l'oublier. Amener les autres à se dépasser à été ma plus grande fierté».

Yannis Bleuze, l'entrepreneur le plus inspirant

Finalement, entre tous ces témoignages vibrants, les étudiants ont élu le jeune entrepreneur de 27 ans, Yannis Bleuze, à la tête de SMP, une entreprise de métallerie et de menuiserie acier, l'entrepreneur le plus inspirant de ces Master Class 2025. «Je suis parti de rien: je suis revenu de l'armée à 18 ans, j'ai travaillé à l'usine puis j'ai commencé dans mon jardin et j'ai appris dans la toute petite entreprise de mon père, seul à gérer l'administration, sur le tas, raconte-t-il. J'ai ensuite lancé mon entreprise, j'ai beaucoup travaillé, tous les jours de la semaine mais le sport m'a appris l'envie de gagner et de sortie de sa zone de confort, et c'est ce que j'ai fait». Ce parcours inspirant s'est transformé en success story: en quelques années, SMP a enregistré une progression impressionnante de son chiffre d'affaires, emploie 16 collaborateurs et s'installera dans de nouveaux locaux plus grands dans quelques mois. «Je suis fier d'avoir construit», conclut-il.

Pour cette seconde édition, les Master Class ont réussi à raconter en profondeur les success stories entrepreneuriales, à casser des images, à révéler la force de l'humain dans une entreprise... ces Master Class ont également prouvé que le travail en commun entre tous les acteurs d'un territoire peut inspirer pour l'avenir.

Les six dirigeants et dirigeantes des Master Class

Anissia Capet, dirigeante de Mademoiselle & Co.

Edouard Loiseau, directeur du site Biocodex de Beauvais

Vincent Bashet, dirigeant de la start-up Octométha

Corinne Rodriguez, à la tête de Labosphère

Julien Gautier, dirigeant de Home Habilis

Yannis Bleuze, dirigeant de SMP