Une usine de production d’eau potable bientôt à Champeau-en-Morvan

"La pose de la première pierre de cette usine est un soulagement" a voulu préciser Fabrice Labalme, directeur de l’agence Bourgogne Champagne de Suez, en évoquant la future usine de production d’eau potable. Installé dans le hameau d’Eschamps sur la commune de Champeau-en-Morvan au sud de la Côte-d’Or, l’équipement viendra remplacer une station vieillissante.

L'usine, dont la première pierre a été symboliquement posée ce 2 juin, desservira les communes de Champeau-en-Morvan, Thoisy-la-Berchère, Villargoix et Saulieu. "Notre rôle consiste à délivrer une eau conforme et ici, nous ne l’avons pas fait sans mal", reconnaît Fabrice Labalme. En effet, particulièrement acide et agressive, l’eau du Morvan a attaqué les canalisations en fonte, conduisant à une eau couleur rouille au robinet des habitants de Saulieu. Le futur site répondra donc à une problématique sanitaire.

Tous unis autour de l’eau

Le représentant de Suez a salué la vision à long terme du syndicat des eaux et de services Auxois-Morvan, Sesam, qui porte le projet et l’investissement. Martine Eap-Dupin, présidente du Sesam, a rappelé l’enjeu que représente l’eau aujourd’hui et à l’avenir. La collectivité engage donc un investissement de 4,3 millions d’euros soutenu par l’agence de l’eau Seine-Normandie, le département et l’État. "Le SESAM porte le solde, près de 1,9 million d’euros. C’est beaucoup. Mais seule, la commune n’aurait pas pu le faire", résume Martine Eap-Dupin.

Penser collectif

C'est ainsi un vieux dossier qui va bientôt se clore. En effet, en 2016, Champeaux-sur-Morvan n’avait plus de délégataire et cherchait à garantir son approvisionnement en eau. "Les particularités de la commune, c’est qu’elle compte 270 habitants répartis sur 32 hameaux donc avec beaucoup de réseaux, 20 kilomètres. De plus, 50 % de maisons sont secondaires avec des canalisations où l’eau ne circule pas en continu avec des incidences" précise encore Martine Eap-Dupin. Autant de caractéristiques qui ont compliqué la distribution d’eau.

De son côté, la commune de Saulieu, adhérente du Sesam depuis 2023, avait régulièrement des alertes de l’ARS sur la qualité de son eau. "Ces travaux relèvent de la nécessité. Sans la solidarité, le prix de l’eau aurait augmenté. Nous œuvrons pour une eau en quantité et de qualité. Nous avons donc lancé l’appel d’offres en 2024, nous posons la première pierre aujourd’hui et les travaux s’achèveront en 2026" se réjouit la présidente du Sesam.

Interconnectée au réseau du Sesam, qui réunit 96 communes, la future usine pourra également venir en renfort d’autres communes qui en aurait besoin. "Nous utilisons, en haute saison, 800 mètres cubes d’eau par jour. Mais nous pourrons mobiliser jusqu’à 1 600 mètres cubes pour assurer une continuité ou répondre à une catastrophe ou un accident" a insisté Martine Eap-Dupin.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert