Vidéo visant Nicolas Sarkozy tournée à la Santé: deux détenus relaxés des "menaces"
Deux hommes qui étaient détenus à la prison parisienne de la Santé lors de l'incarcération de Nicolas Sarkozy et qui avaient été poursuivis pour avoir tourné et diffusé une vidéo le visant, ont...
Deux hommes qui étaient détenus à la prison parisienne de la Santé lors de l'incarcération de Nicolas Sarkozy et qui avaient été poursuivis pour avoir tourné et diffusé une vidéo le visant, ont été relaxés vendredi de "menaces" contre l'ex-président.
"Le tribunal a estimé que les termes +M. Nicolas Sarkozy va passer une mauvaise détention+ ne constitue pas une menace de mort. +On va venger Kadhafi+, non plus, en tout cas pas de manière certaine. Et ça ne constitue nullement une menace réitérée", condition pour que l'infraction soit constituée, a expliqué la présidente du tribunal correctionnel de Paris lors de la lecture de son jugement.
Sur une vidéo diffusée sur TikTok le 21 octobre, dont une minutieuse enquête était parvenue à identifier la cellule de la Santé dans laquelle elle avait été tournée, on entendait un individu proférer: "(Nicolas Sarkozy) va passer une mauvaise détention, on va venger Kadhafi, on est au courant de tout, Sarko". L'ancien chef de l'Etat avait été écroué dans l'établissement quelques heures plus tôt.
Une "expertise comparative de voix" avait désigné le "plus probablement" Ilies B., 28 ans, comme l'auteur de la saillie.
"Je reconnais les faits: je suis l'auteur de la vidéo qui a été postée sur TikTok", a concédé dans le box des prévenus le jeune homme.
"Je m'ennuyais dans ma cellule. C'était pour faire le buzz, avoir des contacts avec les gens", a-t-il expliqué.
Son ancien compagnon de cellule a pour sa part rappelé lors de l'audience que "toute la Santé était euphorique quand Nicolas Sarkozy est arrivé".
Dans son réquisitoire, le procureur a justifié "la réponse extrêmement sévère de la part du parquet", autant dans sa célérité que dans les moyens alloués à l'enquête, observant qu'"on ne peut laisser impunément un individu continuer à menacer". Il a également soutenu que l'ampleur des investigations n'avait "absolument rien de politique".
Face aux aveux du premier, le procureur avait toutefois demandé la relaxe du second pour "complicité de menaces", mais la condamnation des deux pour détention de téléphones portables, retrouvés dans leur cellule: il avait réclamé un an ferme pour l'auteur des propos, quatre mois pour l'autre suspect.
Pour ce seul délit de détention de téléphone, le tribunal les a condamnés respectivement à six et quatre mois d'emprisonnement.
Nicolas Sarkozy, qui s'était constitué partie civile et réclamait 100 euros de dommages et intérêts, a en revanche été débouté en raison de la relaxe concernant les menaces.
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