Wall Street recule, plombée par le regain des tensions commerciales sino-américaines
La Bourse de New York évolue en baisse lundi, débutant la semaine dans le rouge avec la reprise des tensions commerciales entre Washington et Pékin et en raison de nouvelles annonces douanières...

La Bourse de New York évolue en baisse lundi, débutant la semaine dans le rouge avec la reprise des tensions commerciales entre Washington et Pékin et en raison de nouvelles annonces douanières de Donald Trump sur l'acier et l'aluminium.
Vers 14H05 GMT, le Dow Jones reculait de 0,80%, l'indice Nasdaq perdait 0,57% et l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,69%.
"A chaque fois qu'il semble que la guerre commerciale se calme, elle se ravive et un autre petit foyer est allumé", estime auprès de l'AFP Sam Stovall, de CFRA.
La Chine a déclaré lundi qu'elle "rejetait fermement" les accusations des Etats-Unis selon lesquelles elle aurait violé un accord conclu le mois dernier visant à réduire les droits de douane imposés réciproquement.
Pékin et Washington étaient parvenus le mois dernier à un accord permettant de suspendre temporairement l'escalade commerciale qui avait porté les surtaxes douanières sur les produits américains à 125% et celles appliquées aux produits chinois à 145%, et s'engageant à poursuivre leurs discussions pour parvenir à un accord.
Mais le secrétaire d'Etat américain au Commerce, Howard Lutnick, a accusé dimanche Pékin de "ralentir la mise en œuvre de l'accord", s'exprimant sur la chaîne Fox News.
Les Etats-Unis ont aussi accusé la Chine de ne pas respecter les termes de l'accord de détente négocié il y a deux semaines entre les deux pays à Genève.
"C'est un peu comme si le gouvernement américain était composé d'une série de pyromanes qui allumaient de petits feux ici et là", selon Sam Stovall.
Donald Trump a par ailleurs annoncé vendredi que la surtaxe sur l'acier et l'aluminium doublerait pour passer mercredi prochain à 50% afin de "davantage protéger" cette industrie aux Etats-Unis.
"Nos industries de l'acier et de l'aluminium vont être plus fortes que jamais", a-t-il écrit sur son réseau social Truth.
Cela poussait largement les valeurs cotées du secteur: Cleveland-Cliffs prenait 27,79% à 7,45 dollars, Nucor 11,36% à 121,24 dollars, Steel Dynamics 10,87% à 136,38 dollars.
Seul U.S. Steel allait à l'encontre de cette dynamique, lâchant 0,43% à 53,59 dollars.
En revanche, les constructeurs automobiles accusaient le coup: Stellantis lâchait 3,60% à 9,77 dollars, General Motors 3,81% à 47,70 dollars et Ford 3,61% à 10,01 dollars.
Face à cette tempête douanière, les investisseurs vont "devoir examiner les données économiques à venir pour voir comment l'économie se porte" avec notamment vendredi les chiffres sur l'emploi, relève Sam Stovall, ajoutant que les derniers chiffres d'inflation se sont avérés conformes aux attentes, voire meilleurs.
Cela pourrait amener à un mois de juin sans grand entrain, juge l'analyste, après un mois de mai très positif pour la place américaine (le S&P 500 a avancé de plus de 6% sur la période), "qui s'expliquait en quelque sorte par la récupération de ce qui avait été perdu en avril".
Lundi, l'activité manufacturière américaine pour le mois de mai s'est révélée en repli, comme anticipé, selon l'indice de la fédération professionnelle ISM.
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans se tendait, à 4,43% vers 14H00 GMT, contre 4,40% à la clôture vendredi.
Ailleurs à la cote, les laboratoires américain Bristol Myers Squibb (BMS) et allemand BioNTech ont annoncé un accord pouvant atteindre 11,1 milliards de dollars pour développer conjointement un nouvel anticorps pour le traitement du cancer.
Ce médicament potentiel a été conçu par BioNTech, laboratoire qui était à l'origine de l'un des premiers vaccins contre le Covid-19.
BMS, qui réglera la facture, lâchait 0,86% à 47,58 dollars tandis que BioNTech bondissait de 15,17% à 110,34 dollars.
Le laboratoire Moderna avançait lui (+0,70% à 26,75 dollars), après que l'Agence américaine du médicament a autorisé pour les personnes fragiles la prochaine génération de son vaccin anti-Covid.
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