Xavier Bertrand appelle à «une nouvelle voie politique» au congrès des maires de l'Oise
L'intervention du président de la région Hauts-de-France a été applaudie par les élus au congrès des maires de l'Oise. Mettant en avant le terrain et le rôle des élus locaux dans le développement économique d'un territoire, Xavier Bertrand propose une nouvelle façon de faire de la politique, moins centralisée, et annonce continuer à aider financièrement les communes.

«La vérité
c'est le terrain». Voilà comment Xavier Bertrand début ses
propos. Parce qu'être maire, pour lui, c'est connaître la réalité
de la vie des habitants et les besoins de développement sur un
territoire. Dans ce sens, le président de la région Hauts-de-France
continuera d'aider financièrement les communes.
«Les temps sont durs, et même si
les finances régionales ne sont pas plus simples, nous continuerons,
tant que je serais à tête de cette région, à aider les communes.
Il n'est pas question d'arrêter, car si nous aidons les communes,
nous aidons l'économie régionale». Pour preuve, il prend des
exemples concrets des aides accordées aux communes de l'Oise :
depuis 2016, la région a investi à hauteur de 300 millions d'euros
en faveur de 333 communes. Le président rappelle qu'en 2024, 14
millions d'euros qui ont été débloqués pour 112 communes, et
depuis le début de l'année 2025, plus de 15 millions d'euros ont
été investis dans 44 communes. En parallèle, 82 communes ont été
soutenues au titre du patrimoine rural, et 116 au niveau de la vidéo
surveillance et huit maisons de santé pluridisciplinaires ont été
également soutenues. «Nous savons pertinemment que nous avons le
rôle d'aider les communes», exprime Xavier Bertrand.
Un discours qui fait face aux baisses de dotations de l’État et les différentes évolutions que les
communes estiment abusives. Le président de la région
Hauts-de-France rappelle l'impact du rôle des communes dans
l'économie : «Quand on aide une commune, elle fait appel aux entrepreneurs locaux. Et c'est pour cela que nous aidons car cela
contribue très clairement au développement économique de la
région».
Il pointe enfin les grands projets structurants, le Canal Seine-Nord Europe et le barreau Roissy-Picardie «qui vont faire du bien à nos territoires et qui vont permettre aux habitants de se dire qu'il y a de l'avenir dans l'Oise».
Basculer vers un autre modèle politique
Xavier Bertrand
appelle à aller plus loin : «Il faut basculer dans un autre
système politique au sens large». C'est ce qu'il appelle «une
révolution par les territoires et une république par les
territoires». Contraintes, moins de moyens, il voit aujourd'hui
un système politique étriqué dans lequel «nous avons si peu
d'occasions d'assumer nos responsabilités et libertés». S'il
appelle à un nouveau système politique, il n'enlève pas le rôle
de l’État, mais le voit agir différemment. «Je souhaite
travailler avec les préfets de région mais je souhaite que ces
hommes et ces femmes aient davantage de pouvoir encore et qu'il y en ait
beaucoup moins dans les ministères et dans les cabinets
ministériels. Car ces personnes savent la réalité du terrain, ils
savent ce dont on a besoin. Des gens qui ont une vingtaine d'années
et qui n'ont aucune expérience de terrain et qui expliquent à Monsieur le
préfet comment gérer le département de l'Oise en partenariat avec
les élus...il y en a marre de ce système, il faut rendre le pouvoir
dans les territoires y compris à l’État».
Il insiste sur les relations entre les élus et les acteurs du
territoire. «Je ne dis que nous devons avoir toutes les clés, je dis
que nous avons besoin de moyens d'agir, et de la même façon avec
le monde économique, c'est comme cela que nous arriverons à
développer l'économie du territoire. Qu'on nous donne les clés du
logement et nous allons voir s'il faut huit ans pour qu'un projet
immobilier voit le jour. Qu'on donne la possibilité au préfet de
changer les textes qui tiennent compte de la réalité du terrain.
C'est la seule façon de pouvoir développer ce pays en partenariat
avec l’État».
Sa proposition : «Et si les élus départementaux étaient aussi les élus régionaux ? C'est comme ça que nous aurons plus d'efficacité». Cette révolution veut dire aussi une réduction d'élus. «Cela veut dire 40% d'élus en moins, moi ça ne me dérange pas parce que nos élus régionaux se comportent comme élus départementaux depuis dix ans. Je crois en cette proximité». Il propose de «mettre en place un conseiller territorial. Mettons le même élu pour plus d'efficacité». Xavier Bertrand fait enfin appelle aux citoyens : «Traitons ce sujet par référendum parce que les français sont plus courageux et beaucoup moins conservateurs». Avec ses propositions, Xavier Bertrand entend redéfinir «la question démocratique».