À Compiègne, l’art s’invite dans les vitrines des commerçants
Depuis juin, l’association compiégnoise Les Vitrines de votre ville propose à un artiste du territoire d’exposer, pendant un mois, ses œuvres chez des commerçants du centre-ville. L’événement Un artiste, une vitrine est également relayé sur Instagram.
Lorsque l'on se promène dans le centre-ville de Compiègne, on peut admirer des œuvres d'art exposées dans les vitrines des commerces. Une idée qui est née au printemps dernier, lorsque l’artiste Soline d’Evry discute avec Pascal Boulaire, de l’association des commerçants Les Vitrines de votre ville. L'artiste imagine de créer une galerie à ciel ouvert au cœur de Compiègne.
«Beaucoup n’osent pas entrer dans des lieux d’exposition. Je me suis donc dit qu’il serait peut-être judicieux d’aller à la rencontre du plus grand nombre, en investissant des endroits du quotidien, comme les boutiques», explique-t-elle. C'est aussi une opportunité offerte aux artistes. «C’est offrir une visibilité supplémentaire aux artistes talentueux, qui sont très nombreux sur le territoire», ajoute Soline d’Evry.
Séduite par l’idée, l’association de commerçants, qui regroupe actuellement environ 120 adhérents, met alors sur pied l’opération Un artiste, un commerce. «Dans un centre-ville, il n’y a pas uniquement de l’activité commerciale, il y a aussi de l’architecture, de la culture… C’est important de montrer cette richesse aux habitants et à tous ceux qui sillonnent les rues de Compiègne», souligne Pascal Boulaire.
En juin, c’est l’artiste Anne Berson qui a ouvert le bal en exposant ses œuvres pendant un mois dans une dizaine de magasins partenaires. «Les commerçants, comme les artistes, ont tout de suite accepté de participer, c’est un événement intéressant pour tout le monde», observe Pascal Boulaire. Jusqu’au 31 octobre, c’est le peintre Jean-François Pons, connu sous le nom de Luther, qui expose avant de laisser sa place en décembre à la sculptrice Valem.
Une opération gagnante pour tous
Afin de donner plus de visibilité à l’initiative, des vidéos sont également postées chaque semaine sur Instagram. «On met en scène l’artiste, ses œuvres, on le voit interagir avec les commerçants… Cela vient vraiment casser les barrières qui peuvent exister entre le grand public et l’art», résume Gwladys Thomas, aquarelliste connue sous le nom de Petit Grain des Sens. Elle réalise les vidéos avec l’aide de Damien Simonneau, manager du commerce numérique à Compiègne et à l’Agglomération de la Région de Compiègne (ARC).
Un complément efficace selon Soline d’Evry, qui a participé à Un artiste, une vitrine en juillet. «Il était important de montrer qu’il y avait tout un circuit. C’est pourquoi, dans les vidéos, on me voit aller de boutique en boutique. J’ai aussi décidé de mettre en avant les produits proposés par les commerçants, en portant leurs vêtements par exemple. Ça a très bien fonctionné», souligne la peintre, qui a vendu des toiles grâce à cette opération.
L’art au cœur de la ville
Entre l’association et le monde culturel et artistique, la relation est en fait ancienne. En plus de grands événements comme Montmartre à Compiègne, le collectif invite également des musiciens chaque samedi après-midi, de mai à d’octobre, pour animer les rues du centre-ville. «Le but est toujours de travailler sur l’attractivité, mais aussi de créer une forme de bien-être. Quand les gens se sentent bien, ils viennent et ils restent», analyse Pascal Boulaire.
Il aimerait d'ailleurs développer davantage d’activités artistiques à destination des enfants. «Nos actions vont bien au-delà de l’aspect économique. Je pense qu’il est important d’initier le grand public, et plus encore les plus jeunes, à l’art, de développer leur sensibilité», remarque Pascal Boulaire. À travers les différentes actions de l'association, «Les enfants découvrent des peintres, des sculpteurs mais aussi des musiciens, des instruments… Cela peut réveiller des envies», conclut-il.