Avec EAVP Système, les caisses enregistreuses passent à l'ère de l'IA

Gestion des stocks, programme fidélité dématérialisé, analyse des comportements d'achat… La caisse enregistreuse connaît une véritable révolution technologique depuis dix ans. «L’intelligence artificielle offre la possibilité d’ajouter de plus en plus de modules, comme des bornes de commande ou des tablettes tactiles… On voit aussi apparaître de nouveaux outils, à l’image des balances capables d’identifier automatiquement les produits», résume Soni Portemer, cofondateur de EAVP Système. Son entreprise beauvaisienne, lancée en janvier 2024 avec son ami d'enfance Esteban Calle, propose des solutions innovantes d’encaissement et de gestion pour les professionnels.

EAVP Système répond ainsi aux besoins de tous les secteurs d’activité, à l’exception des débits de tabac - soumis à une norme spécifique -, des pharmacies et des garages automobiles, équipés de logiciels dédiés. «Nous travaillons avec un fournisseur basé à Montpellier qui propose des outils très performants. Notre force réside aussi dans le conseil et dans notre offre de maintenance. Contrairement à beaucoup, nous pouvons intervenir le soir et le week-end. Cela nous semble essentiel pour coller aux besoins et à la réalité de nos clients», souligne le dirigeant, attentif aux évolutions du marché. Les avancées technologiques proposées améliorent l’expérience client tout en sécurisant les process. Elles ont de multiples avantages : gains de temps, repérages de fraudes… Ainsi, dans la restauration, par exemple grâce à l'usage de tablettes connectées. «On évite les erreurs de commande», remarque Soni Portemer.

Une solide expérience professionnelle

Près de deux ans après avoir lancé leur projet, Soni Portemer et Esteban Calle, 25 ans tous les deux, s’épanouissent pleinement dans leur rôle de chefs d’entreprise. «Cela fonctionne bien», sourit Soni Portemer. Actuellement, EAVP Système travaille majoritairement avec des acteurs implantés dans le Nord–Pas-de-Calais et en Normandie. «Nous sommes finalement assez peu présents dans l’Oise», regrette le chef d’entreprise, encore régulièrement renvoyé à son âge ou à la jeunesse de sa structure.

Pourtant, les deux cofondateurs disposent d'une solide expérience professionnelle. Avant de se lancer dans l'entrepreneuriat, Soni Portemer, était responsable commercial d’agence au sein d’un groupe nantais spécialisé dans les systèmes d’encaissement. Mais en 2023, il a envie de voler de ses propres ailes. «Je ne me reconnaissais pas forcément dans les évolutions annoncées. Je me suis dit que j’étais jeune, mais que j’avais déjà acquis une réelle expérience dans le secteur et que je n’avais pas de crédit… C’était le bon moment pour me lancer», explique-t-il. Un soir, il évoque son projet avec Esteban Calle,  rencontré... en maternelle. «Lui aussi avait fait le tour de son poste de planificateur, il m’a tout de suite dit qu’il avait envie de faire partie de cette aventure», se souvient le Beauvaisien.

«Globalement, entreprendre est plutôt valorisé»

Les deux hommes établissent alors un business plan et un prévisionnel avec un comptable avant de solliciter des banques. «Malgré nos 40 % d’apport, nous n’avons essuyé que des refus. Nos interlocuteurs nous ont expliqué qu’ils n’avaient pas assez de recul sur ce domaine d’activité. Nous avons aussi senti que nos âges posaient problème», s’agace l’entrepreneur. Les amis d’enfance décident malgré tout de créer leur entreprise, en y investissant toutes leurs économies.

Un choix qu'ils ne regrettent pas, malgré les difficultés rencontrées. «Globalement, entreprendre est plutôt valorisé, mais on ne se sent pas forcément très soutenus», confie Soni Portemer qui regarde l’avenir avec prudence. «Il est hors de question de brûler les étapes. Notre objectif est évidemment de nous développer, mais de façon progressive, en maintenant toujours une haute qualité de service : c’est essentiel », rappelle-t-il, avant d’évoquer son souhait de recruter à terme deux commerciaux et deux techniciens. «Notre ambition est de conserver un esprit familial et une vraie proximité avec nos clients comme nos éventuels salariés», conclut-il.