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Dans la Somme, la délinquance baisse de 4%

Lors du point d’étape du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien, présenté le 14 novembre à Amiens, les autorités ont mis en avant une baisse globale de 4% de la délinquance dans la Somme sur les dix premiers mois de l’année.

Marc Jankowski, Jean-Philippe Vicentini, Rollon Mouchel-Blaisot et Florence Mazeyrat. © Aletheia Press / DLP
Marc Jankowski, Jean-Philippe Vicentini, Rollon Mouchel-Blaisot et Florence Mazeyrat. © Aletheia Press / DLP

À Amiens, un point d'étape du Plan d’action départemental de restauration de la sécurité du quotidien (PADRSQ) a été réalisé. Présenté en février dernier par le préfet de la Somme, le procureur de la République, la gendarmerie et la police, Cette «feuille de route», contient sept axes prioritaires (stupéfiants, violences intrafamiliales, sécurité routière, délinquance environnementale…). L'objectif est de suivre, coordonner et adapter les actions de chacun pour lutter plus efficacement contre la délinquance.

Cette approche semble porter ses fruits, puisque les infractions ont diminué de 4% en 2025. Au 31 octobre, 2 300 faits ont ainsi été recensés dans le département. «Après des années d'augmentation et de stabilité, on a maintenant une baisse qui nous encourage à persévérer dans cette méthode», note Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme. Un sentiment partagé par le procureur de la République, Jean-Philippe Vicentini. «Ma satisfaction, c'est de voir que cet engagement que nous avions pris en février dernier, nous l'avons tous tenu avec les forces de sécurité intérieure. Sur la plupart des thématiques, les chiffres sont encourageants», observe-t-il.

Stupéfiants et violences intrafamiliales

Si la lutte contre le trafic de stupéfiants n’enregistre qu’une baisse relative (-0,07%), les autorités mettent en avant plus de 30 opérations d’ampleur qui ont démantelé plusieurs points de deal, comme celui d’Amiens Nord, considéré comme le plus important de la ville. «Le terrain est tenu, les interpellations se font, les déferrements se font. Tout n'est pas gagné, évidemment, nous ne sommes pas naïfs, mais il y a cette volonté forte qui se décline de façon opérationnelle», analyse Jean-Philippe Vicentini. Un phénomène inquiète cependant : l'implantation de réseaux criminels structurés venant de grandes villes et prenant la place de plus petits trafiquants locaux.

Quant aux violences intrafamiliales, particulièrement présentes dans la Somme, elles enregistrent, elles aussi, un recul (-2,8%). «Nous avons eu, jusque très récemment, un phénomène de révélation qui participe à une meilleure connaissance du phénomène. Quand on sait, on peut agir», souligne le colonel Marc Jankowski, commandant du groupement de gendarmerie départemental. «Dans l'intrafamilial, il n'y a pas que les violences conjugales. Cependant, elles représentent, pour la zone police, 85% des faits constatés», ajoute Florence Mazeyrat, directrice interdépartementale de la police nationale de la Somme.

Sécurité routière, agressions et vols

Point noir de ce bilan : la sécurité routière. Le nombre d’accidents de la route a augmenté de 8% cette année par rapport à 2024. «Nous avons, heureusement, à ce stade, un peu moins de tués, mais nous restons sur une tendance accidentologique très forte. Toutes les semaines, nous avons des décès sur les routes», se désole Rollon Mouchel-Blaisot. Lequel évoque ensuite le recul des incivilités et agressions (-4,8%). «Nous avons quand même encore un nombre élevé d'agressions, majoritairement verbales, contre les élus ou contre les policiers, gendarmes ou pompiers», s’agace-t-il. Il note également que la Somme fait partie des départements ayant un taux important d'agressions au sens large, notamment vis-à-vis des élus. «Chaque fait doit avoir une suite, qu'elle soit administrative ou judiciaire», conclut-il.

Une étude sur la dangerosité des auteurs de violences conjugales

À partir de janvier 2026, la professeure Martine Herzog-Evans, qui enseigne le droit pénal, l'exécution des peines et la criminologie à l’Université de Reims, étudiera pendant 18 mois plusieurs centaines de dossiers de violences conjugales. «Lorsqu’une personne est placée en garde à vue, notre grande difficulté, c'est de déterminer sa dangerosité, parce que 48 heures, ça passe vite et qu'un casier judiciaire ne veut pas tout dire » pointe Jean-Philippe Vicentini. Ce travail doit de déterminer des critères objectifs en matière de dangerosité. «Il s’agit d’avoir un regard plus scientifique et d’apporter des réponses pénales peut-être encore un peu plus fines», espère le procureur de la République. Cette initiative est l’une des premières menées au niveau national.