Emploi
Fermeture programmée de la plateforme colis de La Poste de Bar-le-Duc
L’annonce officielle du groupe La Poste d’ouvrir une nouvelle plateforme Colissimo de toute nouvelle génération à Gondreville en 2027 coïncidera avec la fermeture programmée de la plateforme colis de Bar-le-Duc qui compte actuellement 43 salariés en CDI.

Une modernisation qui sonne comme une bonne nouvelle pour la Meurthe-et-Moselle et plus précisément Gondreville avec un investissement de 80 millions d’euros autour de la création d’une future plateforme Colissimo de 19 000 m2 qui doit répondre aux nouveaux modes de consommation et à la montée de l’e-commerce. L’enjeu sera dès lors de pouvoir accélérer les flux et les livraisons en J+1. Du côté des Meusiens, cette récente annonce officielle a un tout autre impact avec la fermeture annoncée de la plateforme colis qui avait été créée en 1995 à Bar-le-Duc. Les élus meusiens ne sont toutefois pas tombés de leur chaise puisque tous avaient été prévenus en amont, il y a déjà plusieurs mois, par la direction régionale de La Poste. «C’est une décision qui entre dans le cadre d’une stratégie nationale. Nous avons été avertis quand tout avait été décidé. Nous nous sommes donc concentrés sur l’avenir des employés de La Poste», confie Martine Joly, le maire de Bar-le-Duc. Si du côté du département de la Meuse, Jérôme Dumont, son président, assure que la direction nationale s’est engagée à maintenir des emplois sur le bassin de vie, les élus ajoutent suivre de près ce dossier.
Aucun licenciement
La direction de La Poste rappelle qu’actuellement, quarante-trois salariés en CDI travaillent sur la plateforme colis, ajoutant qu’il n’y aura «aucun licenciement». Et pour cause, les deux tiers des personnels se sont montrés intéressés par la possibilité de rejoindre la future plateforme Colissimo de Gondreville. Des ateliers d’appropriation et un parcours de formation seront d’ailleurs mis en place pour que tous puissent «se projeter dans l’organisation et les fonctions futures». Pour ceux qui ne souhaitent pas se déplacer, en raison de la distance géographique, une solution sera trouvée en proximité par une équipe dédiée pour les accompagner vers une autre activité du groupe présente à Bar-le-Duc ou dans ses environs. La direction tient d’ailleurs a précisé qu’«un accord social et financier a été signé par la majorité des organisations syndicales. Il comprend un volet formation, accompagnement personnalisé dans les projets professionnels, et des mesures financières adaptées aux différentes situations individuelles».
Suppressions indirectes
Au-delà
des collaborateurs de La Poste, «d’autres
professionnels comme les chauffeurs-livreurs sont concernés autour
de l’activité d’expédition»,
affirme Martine Joly qui appelle à «la
vigilance collective».
Mais ce n’est pas tout, depuis de nombreuses années, douze
travailleurs en situation de handicap sont intégrés à la
plateforme colis de Bar-le-Duc. «Nous
avons appris la nouvelle de la fermeture par les élus et non par la
direction de La Poste qui était pourtant satisfaite de leur travail.
Nos travailleurs avaient au fil des années acquis une expérience,
suivi des formations et su s’adapter aux demandes»,
regrette Franck Briey, le directeur général de l’Adapei de la
Meuse qui explique être à la recherche d’un autre employeur, pour
l’après 31 décembre 2026. Du côté de la CCI Meuse Haute-Marne,
son président, Richard Papazoglou, regrette «une
absence de réaction politique car dans
les faits il s’agit d’une perte d’activité économique pour
notre territoire. Quelle sera la compensation pour la Meuse ? Quel
message envoie La Poste à la ruralité ?», s’interroge-t-il. Selon
lui, l’enjeu est aujourd’hui de se concentrer sur l’avenir du
site industriel dont La Poste est locatrice à Bar-le-Duc. «Le
peu d’offre foncière disponible est rare. Nous devons donc tous
nous engager à identifier une entreprise ou une industrie qui
s’installera sur ce site qui présente de nombreux avantages dont
son positionnement géographique, à proximité avec la RN 135».
Il leur reste une année pour trouver.