Fournitures Plastique Caoutchouc dans la Somme fournit l'Antarctique

C'est un client de l'extrême que compte Fournitures Plastique Caoutchouc. L'entreprise basée à Muille-Vilette, au sud-est du département de la Somme, est en effet chargée de la fabrication de boudins en caoutchouc de 6 mètres de long sur 2,5 mètres de large qui sont destinés à… l'Antarctique. Ils serviront à la conception d'un traîneau très particulier. Celui-ci ravitaillera la base Dumont-d'Urville, ouverte sur les îles des Pétrels en 1956. C'est l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (IPEV) qui gère le site accueillant une quarantaine de scientifiques.

«Les conditions météorologiques font que la base n’est pas accessible en hiver. Il est donc nécessaire de la ravitailler pendant l’été austral», explique Paul Rouillot, qui a repris Fournitures Plastique Caoutchouc (FPC) il y a tout juste deux ans. Le matériel est ainsi acheminé par un convoi constitué notamment du fameux traîneau supportant un conteneur. «Nos boudins viendront amortir les chocs pendant le transport», précise Rémi Klimpt, chef d’atelier.

Avec Catherine Wojcik et Jonathan Blanc, les deux autres salariés de la structure, le chef d'atelier travaille sur l’un des trois tapis de caoutchouc. «Nous avons fait les découpes cet été et nous achevons maintenant la partie collage», précise Rémi Klimpt. C’est la deuxième fois que la PME est sollicitée pour participer à ce projet atypique. «Patrice Goron [ingénieur spécialisé dans la logistique polaire] avait déjà pris contact avec mon prédécesseur il y a quatre ans. C’est lui qui nous a fourni les plans», indique Paul Rouillot.

Une entreprise inclassable

Si cette réalisation est particulièrement insolite, elle incarne cependant l’esprit singulier qui fait le succès de Fournitures Plastique Caoutchouc. «Nous sommes assez inclassables. Nous sommes réactifs et capables de répondre sur plusieurs matières différentes, ce qui est assez rare. Il me semble que notre métier n’existe nulle part ailleurs», constate le dirigeant. Dans l’atelier de près de 500 m², on découpe à façon de la mousse comme du caoutchouc pour réaliser des produits sur mesure ou de petites séries.

«Nous travaillons pour une quinzaine de secteurs différents. Nous sommes capables de produire de petites pièces en caoutchouc, des meubles médicaux, du garnissage de sièges automobiles, ou encore de proposer des matelas», résume-t-il. Récemment, l’entreprise a exploré un nouveau marché : celui des matelas pour vans et camping-cars. «C’est un secteur où le potentiel de développement est intéressant», analyse Paul Rouillot, qui a imaginé un “pack” d’échantillons à présenter aux clients des concessionnaires. «Ils peuvent ainsi choisir le produit qui leur convient, c’est un vrai plus», ajoute-t-il.

Créer un écosystème industriel

D’ici cinq mois, Fournitures Plastique Caoutchouc quittera ses locaux historiques de Muille-Villette pour un site de 2 000 m² à Eppeville, en face de la société de tôlerie fine Soptol. «L’objectif est de créer un écosystème où l’on apporte des solutions globales à des clients, tout en conservant chacun nos domaines d’expertise. C’est aussi nécessaire pour gagner en visibilité », explique le chef d'entreprise qui a récemment repris la société Découpage Industriel à Saint-Quentin. «C’est un savoir-faire supplémentaire très intéressant qui est très complémentaires aux autres activités».