Gravelines : EDF poursuit son projet d’implantation de deux réacteurs EPR

Quatre mois après la fin d'un débat public qui a beaucoup mobilisé sur le territoire, les deux co-maîtres d’ouvrage, EDF et RTE ont annoncé leur décision de poursuivre le projet d’implantation de deux réacteurs EPR à Gravelines. Prochaine étape : le dépôt des demandes d’autorisation, indispensables pour commencer les travaux préparatoires, prévus à l’automne 2026.   

Antoine Ménager et François Maillart, ont respectivement représenté EDF et RTE lors du débat public qui a eu lieu fin 2024
Antoine Ménager et François Maillart, ont respectivement représenté EDF et RTE lors du débat public qui a eu lieu fin 2024

À la question de savoir ce qui aurait pu décider les co-maîtres d’ouvrage à ne pas poursuivre leur projet, Antoine Ménager, voix d’EDF lors du débat public, répond : «Inévitablement, une très forte opposition de la part des élus et des habitants nous aurait fait reconsidérer la question». Mais cela n’a pas été le cas, bien au contraire, sur un territoire qui vit avec le nucléaire depuis plus de 40 ans et avec un maire de Gravelines qui aime à rappeler que, dès 2004, il avait fait part au président d’EDF de l’époque des atouts de sa ville pour candidater à l’accueil d’EPR.

Le débat public a bien fait apparaître des oppositions, celle de l’association Greenpeace par exemple qui a pointé le risque de submersion marine avec le changement climatique, arguant que les estimations prises en compte par les maîtres d’ouvrage sur la montée des eaux n’étaient pas suffisantes. Au contraire, 75% des habitants de Gravelines se sont dits favorables au projet, sondage à l’appui, et l’immense majorité des 84 cahiers d’acteurs reçus par la Commission nationale du Débat public (CNDP), également.

Décision finale d'investissement attendue fin 2026

Toutefois, des questionnements et des attentes sont apparus au cours du débat. EDF s’est attelée à y apporter des réponses point par point. L’emploi est sans conteste ce qui a suscité le plus de questions, les habitants espérant que les postes créés iraient prioritairement au territoire. Là-dessus, EDF a confirmé qu’en lien avec France Travail et les structures d’accompagnement, un travail d’information, puis de formation sur les métiers dont le chantier aura besoin serait mis en place. De même, en partenariat avec la CCI Littoral-Côte d’Opale, les entreprises du territoire sont préparées pour être en capacité technique et humaine de répondre aux futurs appels d’offres.

Au plus fort du chantier, plus de 8 000 personnes y oeuvreront. Dans ces conditions, des habitants se sont aussi inquiétés de la congestion des routes. «Il n’est bien entendu pas possible d’imaginer que chaque travailleur viendra jusqu’au site avec sa voiture personnelle», a précisé Antoine Ménager. En lien avec les collectivités, la faisabilité de mettre en place des navettes en bus est à l’étude. 

La question du logement, et plus particulièrement de celles et ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire une fois leur mission sur le chantier terminée, est aussi source d’inquiétude. Des projets de construction de résidences-services dédiées à ce public, portés par des acteurs publics et privés du logement, sont déjà en cours sur le territoire. Mais pas en nombre suffisant, alors même que la loi dite de «zéro artificialisation des sols» raréfie le foncier disponible.

La décision finale d’investissement par EDF et l’état actionnaire doit être prise fin 2026.