Santé

Hôpital de Verdun Saint-Mihiel : un projet historique

46,5 millions d’euros, dont la moitié financée par l’ARS au titre du Ségur de la Santé. Attendus de longue date, les travaux d’extension et de modernisation du Centre hospitalier de Verdun Saint-Mihiel devraient durer près de quatre ans avec la volonté de conforter cet hôpital isolé, d’améliorer l’accueil des usagers et les conditions de travail des équipes de santé.

© Laurence Deleau Attendus de longue date, les travaux d’extension et de modernisation du Centre hospitalier de Verdun Saint-Mihiel devraient durer près de quatre ans.
© Laurence Deleau Attendus de longue date, les travaux d’extension et de modernisation du Centre hospitalier de Verdun Saint-Mihiel devraient durer près de quatre ans.

Historique. Nécessaire. Du jamais vu. Autant de termes qui marquent l’enthousiasme et l’unanimité des acteurs locaux. Il faut dire que la reconstruction est espérée depuis plusieurs décennies, «avant même ma naissance», glisse Samuel Hazard, le maire de Verdun et actuel président du conseil de surveillance du Centre hospitalier Verdun Saint-Mihiel, heureux de mettre en avant la synergie entre la communauté médicale, la direction du Centre hospitalier, le Groupement hospitalier de territoire (GHT), l’Agence régionale de santé (ARS) et la collectivité qui font aboutir ensemble le dossier avec la volonté de transformer ce site vieillissant en hôpital du 21e siècle. Une vétusté connue de tous pour le bâtiment Laënnec construit au 19e siècle et qui ne permet plus d’accueillir les usagers dans de bonnes conditions avec des chambres sans commodité alors que le site voisin Saint-Nicolas a été inauguré en 1983. Toutes les parties prenantes ont ainsi saisi l’opportunité de voir aboutir un projet «au bon moment» puisqu’il va bénéficier d’une subvention exceptionnelle de l’ARS au titre du Ségur. Une somme inédite en Meuse qui «marque le soutien de l’État dans le maillage territorial de proximité pour ce projet réaliste et soutenable. C’est aussi le signe que l’hôpital de Verdun est nécessaire dans le paysage local», analyse Céline Prins, à la tête de la délégation Meuse de l’ARS Grand Est.

Projet architectural validé

Après la validation de l’avant-projet définitif au printemps et la contractualisation officielle intervenue au début du mois de juillet, le chantier du futur parking de 146 places sur un terrain vendu par la municipalité qui accueillait autrefois le centre social récemment déconstruit, devant le Centre hospitalier. La seconde étape passera par l’extension de 4 826 m2 qui sera dédiée à l’activité externe. Ce nouveau bâtiment tourné vers l’ambulatoire qui devrait sortir de terre avant la fin de l’année sera composé de trois étages organisés autour d’un service d’hémodialyse, de consultations de chirurgie et de médecine. Le nouveau pavillon est d’ailleurs conçu pour s’intégrer et moderniser l’ensemble. Le choix architectural s’est porté sur une façade en bois dotée de nombreuses fenêtres avec vue sur les extérieurs végétalisés. Dans un troisième temps, la rénovation du site occupé de Saint-Nicolas sera initiée, en 2026, avec l’objectif d’y accueillir l’ensemble des activités de médecine et de chirurgie. 54 mois seront nécessaires pour ce chantier d’ampleur entre les études finalisées, le lancement des consultations et la conduite des travaux. Restera à mener une réflexion sur l’avenir du bâtiment Laënnec : déconstruction ou réorganisation tournée vers une activité administrative, rien n’est encore acté.

L’attractivité en jeu

Au-delà du besoin architectural, d’une nécessité de moderniser un site vieillissant et d’y intégrer un volet énergétique avec une isolation renforcée, ce projet vise à améliorer les conditions d’accueil des patients mais également des professionnels de santé. L’objectif est de renforcer l’attractivité du premier employeur public du département avec 2 000 emplois. Cet hôpital dit isolé compte bien jouer son rôle en termes d’offre médicale de proximité. À l’heure où tout le secteur hospitalier peine à recruter, l’enveloppe injectée dans ce futur site modernisé devrait contribuer à changer son image et ainsi à séduire une nouvelle génération de soignants dans la course aux recrutements et ainsi à conforter des disciplines en tension. Repensé, le parvis de l’hôpital mettra en avant une esplanade végétalisée de plain-pied avec un accès piétonnisé. En intégrant une dimension environnementale et en axant l’aménagement sur des conditions d’accueil et de travail valorisé, le projet architectural adapté au projet médico-soignant s’engage à transformer le site pour la fin 2027. En attendant la future inauguration, tous les acteurs évoquent leur «fierté collective» pour cet investissement historique qui devra structurer et pérenniser l’offre de santé dans ce territoire rural.