La Brasserie de la Somme, lieu de bières et de culture
Sous la houlette de Johann Le May, Mathilde et Emmanuel Clabaut, la Brasserie de la Somme de Domart-en-Ponthieu a su faire évoluer sa gamme de bières artisanales tout en devenant un tiers-lieu rassembleur autour d’activités culturelles et festives.

Depuis une dizaine d’années, Johann Le May, Mathilde et Emmanuel Clabaut avaient pris l’habitude de se retrouver pour bricoler et brasser en amateurs. «Nous sommes tombés un peu par hasard sur une annonce, en 2019, qui parlait d’une brasserie à transmettre. C’est arrivé au moment où l’on parlait justement de créer un lieu où l’on pourrait proposer différentes activités», se souvient Mathilde Clabaut. Les trois porteurs de projet rencontrent alors François et Marie-Laure Marié, à la tête de la Brasserie de la Somme à Domart-en-Ponthieu depuis 2009. «Nous avons vraiment eu un gros coup de cœur pour l’endroit, qui correspondait tout à fait à ce que nous cherchions : l’activité était viable économiquement et présentait encore un beau potentiel de développement», ajoute-t-elle.
En pleine crise sanitaire, les repreneurs s’accrochent, montent des dossiers de financement et suivent une formation en brassage. «À partir de septembre 2020, nous nous sommes lancés dans une période de transmission qui s’est vraiment très bien passée. Marie-Laure et François nous ont très bien accompagnés pour que nous puissions reprendre sereinement», souligne-t-elle. Un tuilage qui a pris fin en janvier 2021, date à laquelle Johann Le May, Mathilde et Emmanuel Clabaut ont officiellement repris la Brasserie de la Somme. Depuis, l’équipe, qui a brassé 64 000 litres de bière en 2024, multiplie les projets.
Des projets à foison
En quatre ans, la gamme de la Brasserie de la Somme a évolué de façon significative. Elle compte aujourd’hui 15 références, offrant un panel très large en matière de tonalités et de saveurs. «Nous aimons beaucoup créer, et nous avons chacun nos univers, même si les recettes sont le fruit d’une réflexion collective. L’une de nos forces est de proposer des bières très variées, pour que chacun puisse trouver quelque chose qu’il aime», analyse Mathilde Clabaut. Récemment, les brasseurs ont imaginé la gamme des Mollières – autre nom des prés-salés –, trois bières qui rendent hommage à la Baie de Somme.
«Nous avons redynamisé les recettes pour proposer une expérience assez immersive : l’idée est vraiment d’avoir la Baie en bouche», précise-t-elle. Après avoir lancé une nouvelle bière en fût pour son bar, la brasserie, qui réalise 30% de son chiffre d’affaires en vente directe, travaille aujourd’hui sur un projet de bière sans alcool. «Pour l’instant, la demande au bar est assez faible, mais on sent qu’il y a un réel mouvement, et je pense qu’il est important d’aller dans ce sens et de proposer une bière sans alcool», observe-t-elle.
Un lieu de vie
En parallèle de l’activité brassicole, la Brasserie de la Somme est aussi devenue un lieu culturel à part entière. «Nous avons fait le choix de poursuivre les visites initiées par Marie-Laure et François. À la fin, les gens avaient envie de rester prendre un verre. Nous avons donc installé quelques tables dehors et une tireuse à bière», raconte Mathilde Clabaut. Devant la demande grandissante, les brasseurs décident d’aménager une petite pièce, puis un véritable bar en 2022, ouvert les vendredis et samedis soir. À partir de là, la brasserie a reçu de nombreuses demandes pour organiser des concerts. «Nous avons géré ça nous-même jusqu’à ce que des particuliers lancent l’association Une bière à l’édifice. C’est aujourd’hui elle qui nous accompagne sur tous nos événements», précise-t-elle.
La structure propose aussi des stages une fois par mois (complets pour toute l’année 2025) et des ateliers de zythologie pour apprendre à déguster la bière et réaliser des accords mets/bières. «Nous sommes à la fois émerveillés par l'engouement, le plaisir qu'ont les gens à venir ici, à se réunir. C’est vraiment très agréable de voir que la brasserie est devenue un tiers-lieu vivant, qui propose de belles choses avec plein d’activités», conclut Mathilde Clabaut.