BTP
La grand'messe du BTP en Meuse
Près de 200 personnes se sont retrouvées à Verdun, le 14 novembre, pour l’assemblée générale du BTP de la Meuse. A cette occasion, le préfet Xavier Delarue, de nombreux élus mais également les présidents des Fédérations des Vosges et de la Moselle avaient fait le déplacement.
«Une occasion de rassembler nos forces et de faire entendre notre voix sur la scène locale». Voilà tout l’enjeu pour Mickaël Laurent, le président de la Fédération du BTP Meuse qui souhaite avant tout rappeler le rôle de «levier d’unité et de progrès» de la Fédération qui «rassemble, défend et inspire des hommes et des femmes de terrain». Pour le patron du BTP Meuse, les années se suivent et se ressemblent, évoquant sa «frustration» autour de sujets et de préoccupations qui n’évoluent pas, que ce soient la REP Bâtiment, MaPrimeRénov ou encore la ZAN…
Si la réalité
économique est préoccupante pour ce secteur d’activité qui a
déjà conduit à 17 000 procédures judiciaires en France, un
chiffre révélant l’ampleur des fragilités économiques dont les
entreprises font face avec une récession de près de 9% depuis 2022,
le département de la Meuse a plutôt bien résisté. Et pour cause,
dans ce territoire rural, la construction neuve n’a jamais pesé
avec seulement 300 logements construits chaque année, en revanche,
la rénovation représente la majorité des chantiers. L’inquiétude
est donc forte, compte tenu des échéances électorales qui vont
s'enchaîner en 2026 et 2027 et qui devraient freiner la commande
publique.

Des propositions formulées
À l’heure où la Fédération observe «un exode économique avec un grand nombre d’adhérents obligés de s’exporter pour maintenir leur niveau d’activité, le risque est grand pour les structures de voir leurs salariés attirés par d’autres territoires au potentiel économique plus attractif». Le signal a été lancé à l’adresse des élus, venus en nombre, leur rappelant leur rôle pour soutenir les chantiers locaux, investir dans la rénovation du bâti existant et créer des conditions d’un développement équilibré entre zones rurales et urbaines. «L’assemblée générale n’est pas l’occasion de se plaindre, mais de formuler des propositions», selon Mickaël Laurent qui a passé plusieurs messages. Si la santé fragile des dirigeants fait partie de ses préoccupations, il a souhaité mettre en avant les dispositifs d’accompagnement, de relais et de soutien accessibles en Meuse, comme ailleurs. Mais ce n’est pas tout. La Fédération a dénoncé l’absence d’infrastructures adéquates pour le recyclage dans ce département rural au moment où l’éco-participation augmente et pèse lourdement sur les entreprises. «Ouvrons les déchetteries existantes aux professionnels dans le cadre d’accords avec les éco-organismes et les entreprises d’insertion. La REP ne doit pas être une taxe de plus, mais un outil au service du territoire et de la transition écologique».
Table ronde sur la mixité
Autre
temps fort de cette assemblée générale avec l’organisation d’une
table ronde portant sur la mixité en entreprise. Un choix motivé
par l’anniversaire de la Communauté des Femmes dirigeantes de la
Meuse qui vient de souffler ses dix bougies. Présidée par Édith
Laurent, ce collectif réunit près de quarante femmes : salariées,
dirigeantes et associées. Si 13,3% de femmes sont recensées dans le
bâtiment en 2024 contre 12,4% en 2020, la progression est lente mais
bien réelle. «L’objectif
n’est pas la parité ou même un quota, mais la complémentarité
des talents»,
analyse le patron du BTP Meuse. Une volonté partagée par Laëtitia
Debriez, présidente nationale du groupe des femmes dirigeantes et
des jeunes dirigeants de la FFB… mais aussi par la sénatrice,
Jocelyne Antoine qui a rappelé l’enjeu de l’accès aux sciences
des jeunes filles. Si le sujet de la mixité peut parfois exaspérer,
il n’est pas nouveau chez Berthold où la première cheffe de
chantier remonte aux années 90. «Il
n’existe pas de blocage dans les entreprises, mais encore faut-il
que les CIO aillent dans notre sens».
Un message à l’adresse de l’Éducation Nationale et des
organismes d’orientation, paradoxalement moins ouverts que les
patrons du BTP.
