La nouvelle Lune des Pirates attendue début 2026 à Amiens
Lancé en août dernier à Amiens, le chantier de la deuxième salle de La Lune des Pirates devrait s’achever avant le début d'année 2026. Doté d’une capacité de 500 places, cet espace viendra compléter le site historique et renforcer la diffusion des musiques actuelles.

La Lune des Pirates, scène culturelle amiénoise incontournable, entend s'ancrer plus durablement encore dans le territoire en s'agrandissant. Gérée par une association, la salle de concert dédiée aux musiques actuelles, s’est forgée une identité singulière depuis sa création dans les années 80 (lire encadré). Appréciée pour son ambiance chaleureuse, elle a accueilli les débuts de Clara Luciani, Zaho de Sagazan, Eddy de Pretto ou encore Philippe Katerine. «Quand on ne connaît pas cet endroit, on peut hésiter à franchir la porte. Mais une fois à l’intérieur, on est vite happé par cette ambiance, cet esprit très associatif», souligne Antoine Grillon, directeur et programmateur de La Lune des Pirates.
Avec un taux de fréquentation moyen de 85%, la salle a largement trouvé son public, encourageant ses gestionnaires et partenaires à voir plus grand. «Aujourd’hui, entre notre salle de 250 places et le Zénith de 6 000 places, il n’existe aucune structure intermédiaire», constate Antoine Grillon. Un oubli en cours d'être réparé. Après dix ans de réflexion, les travaux de la "nouvelle" Lune des Pirates ont en effet débuté en août dernier pour une livraison prévue fin 2025/début 2026.
Changer de dimension
«Nous tenions absolument à conserver le site historique, qui sera, après l’ouverture du second lieu, dédié à la scène locale, aux musiques de niche, plus alternatives, ou encore à des formats spécifiques. Je n’exclus pas d’y proposer à nouveau des soirées de type jazz club ou électro club», développe Antoine Grillon. Le nouvel espace, toujours situé dans le quartier Saint-Leu, rue Edmond Fontaine, accueillera quant à lui les têtes d’affiche. «Nous avons opté pour une salle de concert au format rock, entièrement debout, avec une capacité de 500 places», précise-t-il.
Les 80 concerts programmés chaque année seront répartis équitablement entre les deux scènes. «Cette nouvelle structuration ouvre des perspectives et permettra d’élargir notre notoriété et notre public. Actuellement, nos concerts attirent 10 000 spectateurs par an. L’objectif est d’atteindre les 20 000», indique le programmateur, qui prévoit de renforcer l’équipe actuelle — composée de 11 permanents et 7 techniciens — dès l’automne.
Deux bâtiments
Si le projet a connu un démarrage difficile, notamment en raison de la hausse des coûts des matériaux et de l’énergie, le chantier avance aujourd’hui à bon rythme. «L'agence Chartier+Corbasson Architectes, lauréat du concours d’architecture en 2017, a choisi de diviser le programme en deux parties, détaille Antoine Jacquemart, responsable d’opérations au centre de direction de maîtrise d’ouvrage d’Amiens Métropole. Côté sud : le bâtiment principal, avec la scène, le bar, les locaux administratifs et les loges pour les artistes. Côté nord : un bâtiment secondaire qui accueillera un studio d’enregistrement». Le site permettra également de développer les activités d’action culturelle, notamment à destination des scolaires. Le programme représente un investissement total de 7,3 millions d’euros, dont 5,6 millions d'euros pour la construction.
A l'origine, une bande de copains
«Dans les années 80, une bande de copains, surnommée les Indiens Picards, s’installe dans une ancienne mûrisserie de bananes, située sur le Quai Bélu, pour y proposer des concerts», raconte Anaïs Frapsauce, responsable des publics et des projets culturels à La Lune des Pirates. C'est le début d'une aventure culturelle qui se poursuit aujourd'hui encore sous forme associative. Parallèlement, le quartier entre dans une phase importante de réhabilitation. Restaurants et bars s’y installent, faisant de Saint-Leu le cœur de la vie nocturne et touristique amiénoise. En 1998, la salle obtient le label Smac (scène de musiques actuelles), délivré par le ministère de la Culture. Celui-ci engage la structure à remplir trois missions principales : la diffusion de concerts de musiques actuelles, l’accompagnement des artistes du territoire et l’action culturelle.