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Bâtiment

Les 40 ans de la Capeb Meuse : le combat continue

La Capeb Meuse fête ce 1er juillet à Heudicourt-sous-les-Côtes, sur le site de Madine, son anniversaire. Près de 150 adhérents et partenaires sont attendus pour célébrer l’événement placé sous le signe de la convivialité. Explications avec Jean-François Régnier, son président.

© ALEXANDRA MARQUET. «Les artisans font vivre la ruralité», selon Jean-François Régnier.
© ALEXANDRA MARQUET. «Les artisans font vivre la ruralité», selon Jean-François Régnier.

Les Tablettes Lorraines : Vous célébrez ce 1er juillet à Heudicourt-sous-les-Côtes les 40 ans de la Capeb Meuse. Qu’est-ce que signifie cet anniversaire ?

Jean-François Régnier : C’est une étape importante pour nous. L’année prochaine, la Capeb fêtera ses 80 ans au niveau national, nous, nous soufflons nos 40 bougies ce 1er juillet. Nous faisons partie des premiers à avoir été créés en Lorraine. On a une existence reconnue sachant que nous avons accompagné plusieurs générations d’artisans. Notre combat est de rester compétitifs et ne pas être des sous-traitants de grands groupes. Nous refusons l’ubérisation. Nous défendons les appels d’offres par métier, car nous avons tous nos spécificités. Nous sommes des artisans et chacun est maître dans son entreprise. Nous faisons vivre la ruralité. Dans tous les villages meusiens, il n’y a plus d'école, plus de curé mais encore des artisans !

© ALEXANDRA MARQUET. L’assemblée générale de la Capeb se tiendra ce 1er juillet à Heudicourt-sous-les-Côtes.

Quel est le programme de cette journée anniversaire ?

Nous avons invité nos adhérents et les partenaires. Nos homologues du Grand Est seront également présents. Dans un contexte difficile, cette journée est placée sous le signe de l’unité et la solidarité. Nous attendons près de 150 personnes. Nous mettrons à l’honneur les anciens présidents de la Capeb Meuse avec la volonté de parler de continuité. Nous nous inscrivons aujourd'hui dans leurs pas.

Quel sera votre message ?

Le bâtiment va mal avec sept trimestres consécutifs de recul et un marché du logement neuf en chute libre ou encore des permis de construire au plus bas. En Meuse, nous avons une autre problématique avec un vieillissement de la population et surtout une baisse démographique particulièrement inquiétante avec pour conséquence une baisse des chantiers. Nous rappelons nos difficultés à recruter et donc à transmettre nos affaires. Je me félicite des dernières annonces industrielles avec Daimler à Ligny-en-Barrois en espérant que de nouveaux habitants vont s’installer sur notre territoire. Nous avons besoin de nouvelles entreprises pour créer de l’emploi et une dynamique, une attractivité. Je suis particulièrement inquiet des décisions gouvernementales que ce soit la loi ZAN (Zéro artificialisation nette). Comment imposer des règles identiques dans des grandes agglomérations  et en zone rurale ? L’autre sujet d’inquiétude est évidemment le gel de MaPrimeRenov’. Nous nous sommes formés et nous sommes confrontés aujourd’hui a des incompréhensions et une frilosité générale .

Quel est le poids en Meuse des petites entreprises du bâtiment ?

Dans notre département, près de 1 200 entreprises du bâtiment sont recensées. Je rappelle qu’en France, 98 % des entreprises ont moins de 10 salariés. Actuellement, il y a toujours beaucoup de créations sous le statut d’auto-entrepreneurs. Tous ont besoin de nous pour être accompagnés, se former. À la Capeb, nous défendons notre devoir de transmission. Or, les auto-entrepreneurs ne peuvent pas avoir d’apprentis. La Capeb nationale a des propositions pour faire évoluer ce statut qui devrait rester temporaire. Je rappelle que 70 % apprentis formés viennent des petites entreprises. Notre rôle est indispensable.