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Les métiers du canal de la Somme, méconnus mais essentiels

Au sein de la Direction du fleuve et des ports, installée à Amiens, 70 agents œuvrent à l’entretien et à la sécurité du canal de la Somme. Des métiers variés, souvent invisibles, mais indispensables au fonctionnement du domaine fluvial départemental.

De la source à la baie, le linéaire du fleuve fait 245 km. © Aletheia Press / DLP
De la source à la baie, le linéaire du fleuve fait 245 km. © Aletheia Press / DLP

Propriétaire du canal de la Somme depuis 2006, le Département de la Somme est également chargé de la gestion de nombreux ouvrages (écluses, barrages, ponts mobiles…) et équipements (pontons de pêche ou de canoë, maisons éclusières, véloroute…).

Pour cela, la collectivité s’appuie sur la Direction du fleuve et des ports (DFP), installée à Amiens, qui regroupe 55 agents techniques et 15 agents administratifs. Ensemble, ils assurent l’entretien, la surveillance, la protection de la biodiversité, l’accueil des plaisanciers mais aussi la valorisation de ce patrimoine fluvial.

Entretenir, protéger et cohabiter

Les quatre centres d’exploitation implantés à Saint-Valery-sur-Somme, Long, Amiens et Bray-sur Somme assurent la conservation du canal et de ses abords. En fonction des besoins, les agents débroussaillent, nettoient, ramassent les déchets, entretiennent les chemins de halage, ou les aires de service ou encore réparent les maçonneries. Ils participent également à la lutte contre les espèces envahissantes (jussie, myriophylle, renouée du Japon, ragondins…).

Deux éco-gardes ont par ailleurs été recrutés il y a six mois pour renforcer le lien avec la population. Ils surveillent ainsi les berges tout en sensibilisant le public aux missions des agents afin que le partage de l’espace public se fasse dans de bonnes conditions. Les agents administratifs sont, quant à eux, chargés de gérer le planning des travaux à venir, d’autoriser les évènements sur le domaine fluvial, mais aussi de faire le lien avec les propriétaires de bateaux.

Un canal tourné vers le tourisme

Le canal de la Somme est aussi un levier de développement touristique. Là encore, les agents de la DFP jouent un rôle clé. Premiers ambassadeurs du territoire, les éclusiers accompagnent les plaisanciers, écluse après écluse, et prodiguent aussi des conseils touristiques ou pratiques pour améliorer l’expérience des visiteurs.

Ils vont aussi contribuer à l’extension du projet Vallée idéale grâce à la création d’un centre d’exploitation à Hombleux. Ce site permettra de remettre en navigation la section Offoy - Saint-Simon, anciennement gérée par Voies navigables de France (VNF) et fermée depuis plus de vingt ans. Ces travaux, qui s’achèveront en 2026 et dont le coût est estimé à 14 millions d’euros HT, s’accompagneront de la finalisation de la véloroute Vallée de Somme. Naviguer, se promener sur les chemins de halage, pêcher… le patrimoine fluvial départemental, qui s'étend sur 245 kilomètres, compte de nombreux usages rendus possible par un travail discret mais indispensable.

Anticiper les inondations

Au sein de la DFP, la gestion hydraulique constitue une mission centrale, notamment après les inondations de 2001 qui ont profondément marqué le territoire. Grâce à un réseau de stations débitmétriques et d’échelles limnimétriques, les agents suivent en temps réel l’évolution des niveaux d’eau. Appuyés par le dispositif Vigicrues, ils peuvent anticiper les crues et ajuster les débits selon la saison et la météo. Ces observations de terrain, associées aux outils de télésurveillance, assurent la sécurité des habitants et des infrastructures.