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Meuse Attractivité veut rassembler
Quelques jours après avoir pris la tête de Meuse Attractivité, Philippe Mangin, vice-président du Grand Est en charge de la Bioéconomie, bioénergies et alimentation durable annonce ses priorités et sa volonté de rassembler, dans ce département rural, les acteurs et partenaires économiques. Rencontre.

Pourquoi avez-vous décidé de prendre la présidence de Meuse Attractivité ?
Le président de la région me l’a demandé. Statutairement, il est prévu que le président soit issu des membres désignés par la région. Nous avions trois conseillers régionaux au conseil d’administration auxquels s’ajoutent deux personnalités qualifiées. Précédemment, il avait été privilégié plutôt un profil de chef d’entreprise, ce qui a été le cas à la création de l’agence en 2019 avec la nomination de Pascal Ribolzi en sa qualité de patron du groupe Berthold et Gérard Longuet comme personnalités qualifiées. Leur mandat est arrivé à terme. Au moment du renouvellement, la région a préféré que les cinq représentants soient issus de ses rangs. Dans cette agence de la Meuse, je me suis porté candidat en accord avec les autres conseilleurs.
Pouvez-vous nous rappeler votre parcours ?
J’ai commencé à m’engager dans le syndicalisme agricole auprès des jeunes agriculteurs puis j’ai présidé pendant trente ans la coopérative agricole EMC2. J’ai été président de la chambre d’agriculture pendant sept ans. J’ai ensuite présidé le groupe international Invivo ; toutes ces expériences m’ont apporté une connaissance variée du monde économique et de l’entreprise.
Quel constat dressez-vous, cinq ans après la création de Meuse Attractivité ?
L’agence fonctionne sur deux jambes dont le tourisme puisqu’à sa création, elle a intégré le CDT (Comité départemental du tourisme) abrité alors par le Conseil départemental. Il y a d’ailleurs unanimité pour reconnaître la qualité du travail qui y a été engagé. Puis le levier économique pour lequel nous n’avons pas suffisamment réussi à fédérer les acteurs. Nous sommes un petit département, alors si nous ne chassons pas en meute, nous n’avons aucune chance. L’agence n’est pas un acteur en plus dans le paysage, mais elle doit jouer un rôle d’ensemblier, réunir tous les acteurs qui comptent : les trois chambres consulaires, le GIP Objectif Meuse, le département, les collectivités, les EPCI qui sont toutes de petites tailles hormis les deux Agglomérations autour de Verdun et Bar-le-Duc. Nous devons être le lieu où tous ces acteurs se retrouvent, définissent leur plan d’action, et cultivent les bonnes complémentarités.
Que faire pour que tous ces acteurs travaillent dans un avenir proche, main dans la main ?
Je compte modifier la gouvernance de Meuse Attractivité. L’agence travaillait uniquement en bureaux et conseils d’administration. Je veux créer deux Comités de pilotage (COPIL), l’un en lien avec le tourisme et l’autre dédié au développement économique et au marketing territorial. Je souhaite y intégrer tous les acteurs économiques et partenaires mais aussi les services de l’État pour que nous soyons tous autour d’une même table et que nous nous réunissions à une fréquence régulière pour créer une seule et même communauté. L’enjeu est que chacun comprenne bien la stratégie commune que nous devons adopter. Nous devrons démarrer sous les chapeaux de roues, dès la rentrée de septembre.
Vous prenez la tête de Meuse Attractivité au même moment où une dynamique émerge en Meuse après les annonces de Daimler sur le site de Ligny-en-Barrois. Souhaitez-vous en profiter pour accélérer ce mouvement ?
C’est notre souhait le plus cher. Nous avons de belles pépites et des annonces enthousiasmantes dans notre département. Il faut donc intensifier nos actions. Nous avons une faiblesse en termes de capacité d’accueil des entreprises car nous ne disposons pas de sites prêts et disponibles. Il faut les identifier et les aménager. Je pense également que notre mobilisation doit se concentrer sur des territoires fragiles comme c’est le cas de Stenay qui a perdu récemment la papeterie Stenpa avec de nombreux salariés en recherche de solutions. D’ailleurs, avec la préfecture, un comité de revitalisation du territoire va être créé prochainement autour d’une feuille de route. Nous y participerons évidemment.