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Mon commerce d’ici, un outil pour développer le commerce en zone rurale

Un dispositif, porté par la CCI de l’Oise et le Département, accompagne les élus des communes de moins de 3 000 habitants dans la réimplantation de commerces de proximité sur leur territoire. Chaque année, entre 4 et 8 projets voient ainsi le jour.

La commune de 600 habitants pense même à monter une épicerie participative si aucun repreneur ne se mani-feste. © Aletheia Press / D. La Phung
La commune de 600 habitants pense même à monter une épicerie participative si aucun repreneur ne se mani-feste. © Aletheia Press / D. La Phung

Conserver un centre bourg vivant et dynamique n'est pas toujours chose aisée pour les petites communes rurales. Édith Martin, maire de Delincourt, 600 habitants, en témoigne. «Lorsque nous avons été élus en 2014, avec le conseil municipal, nous avons décidé de réaliser quelques travaux dans un local situé à côté de la mairie. Au même moment, nous avons lancé un marché de producteurs. L’un des commerçants présents nous a alors fait part de son intérêt pour l’espace que nous étions en train de rénover», se souvient l'édile. Le bar-épicerie a rapidement séduit les 600 habitants de la commune, mais au bout de trois ans, ce lieu de convivialité a dû fermer ses portes, le commerçant ayant décidé de s’installer dans le sud de la France. Si une repreneuse a rapidement pris le relais, son bail n’a pas été renouvelé l’offre ne correspondant plus aux attentes de la population.

La municipalité a alors cherché de nouvelles solutions. «Nous avions déjà été en contact avec la CCI de l’Oise au tout début, afin de nous familiariser avec la réglementation en vigueur. Nous les avons recontactés il y a quelques mois pour trouver un candidat prêt à reprendre l’exploitation du commerce», poursuit l’élue. Delincourt fait actuellement partie des quatre collectivités accompagnées par l’institution consulaire dans le cadre du dispositif Mon commerce d’ici. Ce dernier a vocation à accompagner les élus comme les porteurs de projets afin de sécuriser au maximum l’implantation de services dans les communes rurales. «Les gens se sont habitués à avoir à côté de chez eux un lieu où se retrouver. C’est aujourd’hui devenu indispensable pour la vie locale», observe Édith Martin, qui espère voir rouvrir le bar-épicerie d’ici la fin de l’année.

Favoriser l’implantation de commerces

Initié en 2019 par la CCI de l’Oise et le Conseil départemental, Mon commerce d’ici part d’un constat simple : si, en milieu urbain, les porteurs de projets et les élus ont plus facilement accès à des dispositifs d’accompagnement, la réalité est tout autre en ruralité. «En travaillant avec les EPCI, nous avons constaté un réel besoin de commerces de proximité, à la fois pour offrir un service à la population mais aussi pour recréer du lien social», analyse Philippe Bernard, président de la CCI Oise.

Devenue l’interlocutrice privilégiée des élus, la chambre consulaire propose aux communes de moins de 3 000 habitants un suivi global facilitant l’implantation d’activités. «La première étape consiste à visiter le local pour faire un point sur son état et sa configuration. Parfois, on se rend compte que le projet n’est pas viable car il nécessiterait trop de travaux. Ensuite, nous réalisons une étude de marché afin de déterminer quelle typologie de commerce serait la plus adaptée», poursuit-il. Vient ensuite le temps de l’appel à candidatures, relayé à la fois sur les réseaux sociaux, en mairie ou via les Établissements Publics.

Un accompagnement complet

«Actuellement, une personne s’est manifestée. Elle a pris contact avec la CCI et a visité le bâtiment», indique Édith Martin, qui s’appuie sur le soutien des équipes consulaires. «En plus de répondre à nos questions, ils ont cette capacité à accompagner le commerçant, à l’aiguiller. C’est rassurant», confie l’édile. Chaque porteur de projet est reçu par le pôle Création de l'organisme consulaire qui étudie l’adéquation entre son idée et les besoins de la commune, mais aussi les capacités financières de l’entrepreneur. «Nous l’aidons à construire son business plan, son modèle économique. Ensuite, il doit remplir un dossier de candidature dans lequel il présente plus en détail son parcours, sa démarche, ses points de différenciation et sa vision stratégique», détaille Philippe Bernard, qui rappelle qu’on ne s’improvise pas commerçant. Le candidat passe enfin devant un jury composé d’élus, de représentants de la CCI et de professionnels du secteur. «Nous sommes aux côtés du commerçant, comme de la mairie, pendant toute la période de démarrage de l’activité et même au-delà», conclut Philippe Bernard.