Nogent-sur-Oise : "Elles bougent pour l’orientation" fait étape au collège Marcelin-Berthelot
Le 4 décembre, le collège Marcelin-Berthelot de Nogent-sur-Oise a accueilli l’opération «Elles bougent pour l’orientation». Cet événement a pour objectif de promouvoir l’ingénierie et les métiers techniques auprès des jeunes filles.
Après la Semaine de l’industrie, l’association "Elles Bougent" a poursuivi sa mission de sensibilisation avec l’opération «Elles Bougent pour l’orientation». Cette dernière vise à faire découvrir aux collégiennes et lycéennes les métiers d’ingénieures et de techniciennes. Le collège Marcelin-Berthelot de Nogent-sur-Oise, labellisé égalité filles-garçons et qui compte la seule Classe à Horaires Aménagés en Mathématiques et Sciences (CHAMS) du département, a participé le 4 décembre à cet événement.
Une partie des élèves a également visité le site Airbus Atlantic de Méaulte, à l’invitation de Jean-François Serlippens, délégué régional d’"Elles Bougent". «Ayez confiance en vous !», exhorte Franck Leroux, principal du collège, à la trentaine d’adolescentes de 4ème et 3ème venues assister à la séance. «Nous voyons énormément de filles qui réussissent brillamment en classe, mais au moment des choix d’orientation, elles manquent de confiance en elles. Or, elles sont parfaitement capables d’aller vers des carrières exigeantes, notamment scientifiques», ajoute-t-il.
Montrer que ces carrières sont possibles pour les femmes
Cet après-midi-là, Halima Bariz, ingénieure informatique chez Decisiel, et Marie-Ange Brossard-Denis, ingénieure système chez Thalès ont partagé leur expérience. «J’étais très bonne en maths et en physique-chimie, après le bac je suis allée en fac de maths. C’est là qu’un de mes professeurs m’a parlé de la formation d’ingénieur», raconte Halima Bariz.
Si les apprentissages et le rythme ont été «intenses», le fait de décrocher un CDI dans un secteur a été un «graal». «Je viens d’un quartier où la majorité des gens travaillent en intérim», ajoute celle qui n’a pas éprouvé de difficultés particulières dans ses études liées à son statut de femme. «Par contre, une fois que je suis devenue maman, en entreprise, c’est devenu plus compliqué», soupire-t-elle. Un vécu partagé par Marie-Ange Brossard-Denis. «La grossesse a marqué une étape dans ma carrière et, de fait, auparavant j’étais moins payée que mes collègues masculins. Chez Thalès, c’est différent, il y a des rattrapages. Mais dans certains services, il y a encore nettement moins de femmes que d’hommes», analyse-t-elle.
Oser les carrières scientifiques
Si l’appétence des filles pour les mathématiques est équivalente à celle des garçons à la rentrée de CP, un écart apparaît très rapidement et se creuse tout au long de la scolarité. «Au lycée, 37,7% des filles en terminale ont choisi la spécialité maths et physique-chimie, mais elles ne sont plus que 30% à fréquenter les filières scientifiques des classes préparatoires», souligne Christophe Villain, professeur de mathématiques et chargé de la découverte des métiers au collège Berthelot.
Par ailleurs, les femmes ne représentent que 24% des ingénieurs en France. «Dans notre établissement, nous avons des élèves qui n’arrivent pas forcément à se projeter dans ces carrières, alors même que beaucoup réussissent dans les matières scientifiques» regrette-t-il. Un frein lié notamment à la mobilité, mais aussi à l’absence de représentations féminines de ces métiers autour d’elles. En Picardie, du 1er au 5 décembre, 17 établissements ont accueilli 51 intervenants venus sensibiliser quelque 600 jeunes filles.