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OPmobility a ouvert ses portes à des étudiantes amiénoises

À l’occasion de la Semaine de l’industrie qui s'est déroulé du 17 au 23 novembre, l’association Elles bougent a organisé en Picardie plusieurs visites d’usines. Objectif : encourager les filles à investir les filières scientifiques, techniques et industrielles. À Amiens, OPmobility a accueilli 15 étudiantes des lycées Delambre-Montaigne.

Aurélie Lagache (à g.) et Carolina Urbina Leos (à dr.) ont encouragé les étudiantes à investir les filières industrielles. © Aletheia Press / DLP
Aurélie Lagache (à g.) et Carolina Urbina Leos (à dr.) ont encouragé les étudiantes à investir les filières industrielles. © Aletheia Press / DLP

Si aujourd’hui 42% des filles suivent une spécialité en mathématiques en terminale, elles ne sont que 25% à intégrer des formations supérieures conduisant notamment aux métiers d’ingénieur (source : Éducation nationale). Une réalité que l’on retrouve dans l’industrie, où les femmes ne représentent que 30% des salariés. Pour inciter les jeunes filles à se tourner vers les filières scientifiques, techniques et industrielles, l’association Elles Bougent organise chaque année des visites d’unités de production.

Cette année, en Picardie, 5 500 étudiantes ont ainsi découvert plusieurs sites, dont celui d’OPmobility. Ce 17 novembre, le leader de la mobilité - qui compte 150 usines dans 28 pays et 38 000 collaborateurs - a ouvert à 15 élèves des lycées Delambre-Montaigne les portes de son usine d’Amiens. Le site produit des pièces de carrosserie, comme des pare-chocs. «Tout l’enjeu pour nous est de démontrer que les métiers de l’industrie sont totalement ouverts aux femmes», explique Aurélie Lagache, chargée RH au sein d’OPmobility.

En effet, l'usine d'Amiens est loin de la parité. «Nous comptons environ 25% de femmes sur 155 salariés et 20 alternants. C’est un pourcentage que nous souhaiterions voir augmenter, car nous sommes persuadés que la mixité est fondamentale dans une entreprise» ajoute chargée RH. Elle espère profiter du renouvellement des générations pour féminiser les effectifs. «Depuis cinq ans, nous comptons beaucoup de départs à la retraite, jusqu’à dix par an. Il y a donc de réelles opportunités d’emploi à saisir», abonde Karine Corne, responsable RH.

Des exemples concrets

Parmi les derniers recrutements figure Carolina Urbina Leos, responsable hygiène, sécurité, environnement (HSE). Ingénieure chimiste, la jeune femme a poursuivi ses études par un master en HSE à Reims tout en effectuant son alternance sur le site lyonnais d’OPmobility. «Je voulais un métier qui bouge, qui allie technique et relations humaines. Je voulais aussi montrer qu’une femme pouvait devenir ingénieure», explique-t-elle.

Carolina Urbina Leos n’a pas rencontré de difficultés liées à son genre en arrivant à Amiens il y a un an et demi. Néanmoins, elle a dû prouver qu’elle était compétente, en raison de son âge. «J’ai remplacé une personne qui avait passé plusieurs décennies dans une usine et possédait donc beaucoup d’expérience», souligne-t-elle.

Bien, mais peut mieux faire

Face à elle, les 15 étudiantes écoutent attentivement. Déjà engagées dans des filières techniques et scientifiques (sciences et techniques de l’ingénieur, sciences et technologies de l’industrie et du développement durable, génie mécanique et productique…), elles souhaitent se tourner vers l’aérospatial, l’aéronautique ou l’automobile. «C’est encore difficile de se faire une place ; il faut montrer aux garçons qu’on a les mêmes capacités qu’eux», confient Ambre et Anaëlle, en BTS maintenance des véhicules particuliers.

Anaëlle confie rencontrer des difficultés dans ses études. «J’ai eu beaucoup de mal à trouver un stage dans un garage : j’ai dû me faire pistonner. Et même là, j’ai entendu pas mal de réflexions dans l’atelier et de la part des clients, comme quoi une femme n’avait rien à faire là» raconte-t-elle. Même si les choses s'améliorent, «C’est encore compliqué», reconnaît Bernard Moray, directeur délégué aux formations aux lycées Delambre-Montaigne. Les jeunes filles s’autocensurent énormément, «pourtant, lorsqu’elles intègrent des formations techniques, elles s’épanouissent vraiment. La difficulté est de réussir à les capter pour qu’elles arrivent jusqu’à nous» conclut Bernard Moray. De nombreux efforts seront encore nécessaires dans les années à venir pour faire bouger les lignes.