Territoire
Phase opérationnelle pour le Parc’Innov
Créé fin 2021 par les Communautés de communes de Portes de Meuse et du Bassin de Joinville en Champagne en partenariat avec les départements de la Meuse et la Haute-Marne, la région Grand Est et la commune de Saudron, le syndicat mixte ouvert du Parc’Innov accélère le pas avec les premières consultations lancées. L’enjeu est de créer à terme une zone d’activités de 50 hectares, à proximité du laboratoire souterrain de Bure.
Une future zone d’activités baptisée Parc’Innov qui réunit les collectivités de deux départements voisins, en l’occurrence la Meuse et la Haute-Marne et qui est suivie de près par tous les acteurs économiques locaux et régionaux. C’est dans ce contexte que le syndicat mixte est né fin 2021 autour d’une volonté commune de la région Grand Est, des Conseils départementaux de la Meuse et de la Haute-Marne, des Communautés de communes des Portes de Meuse et du Bassin de Joinville en Champagne ainsi que la commune de Saudron de «saisir une opportunité.» L’enjeu est de créer une zone d’activités en support au projet du Centre industriel de stockage géologique des déchets nucléaires (Cigéo) avec une spécificité : accueillir en priorité des sociétés qui sont à la pointe en termes d’activités énergétiques, environnementales ou industrielles. Ce futur aménagement est intégré au Programme d’action du projet de développement du territoire (PDT) pour l’accompagnement de Cigéo. L’heure est désormais à «la concrétisation», selon Jean-Luc Adt, directeur du syndicat mixte recruté il y a dix-huit mois et qui est heureux d’annoncer enfin les premières consultations. «Dans ce dossier, nous avons réussi à mettre tout le monde autour d’une même table et à lever tous les freins. La période charnière est derrière nous. Les futures élections municipales ne changeront rien au programme. La continuité sera assurée», analyse Jean-François Maréchal, président du Parc’Innov. Le calendrier est d’ores et déjà arrêté avec, d’ici la fin 2025, la maîtrise foncière de l’ensemble des 72 hectares sachant que 50 seront commercialisés par étape. Ainsi, la consultation pour la maîtrise d’œuvre du site a été lancée en mai avec l’objectif d’annoncer début juillet le candidat retenu qui aura la lourde tâche du phasage en termes foncier et financier. Une consultation sera également ouverte à l’automne prochain dans le but d’identifier un concessionnaire.
Les consultations lancées
Les élus choisiront, en juin 2026, selon les dossiers déposés, s’ils confient la future zone à un exploitant ou si au contraire ils gardent la main ce qui signifierait «une obligation de structuration et de recrutement pour un tel projet», explique Jean-Luc Adt. Les travaux sont estimés à 14 millions d’euros jusqu’en 2030 pour les voieries, les aménagements paysagers, les plateformes… 34 parcelles pré-plateformées de 0,5 à 8 hectares vont donc voir le jour sur une zone vierge créée le long de lisières boisées. Trois grandes parcelles de 8 hectares seront mises à disposition sachant que sur ce secteur géographique, il n’y a actuellement aucune offre de cette envergure. Au total, ce sont plus de 21 millions d’euros qui sont fléchés dans ce dossier, dont
650 000 euros rien que pour les compensations agricoles. Soutenue financièrement par la région, l’État et les deux GIP (Meuse et Haute-Marne), la future zone d’activités vise à créer «un appel d’air et une dynamique territoriale.» Si l’accueil d’activités technologiques et industrielles tournées vers la sobriété et la transition énergétique, le traitement et le recyclage des déchets mais aussi la réduction de l’empreinte environnementale est visée dans des perspectives d’usine du futur, un groupe de travail, piloté par la région, a été constitué début mai pour justement affiner la typologie des entreprises qui seront prioritairement sélectionnées. Leurs conclusions seront dévoilées en septembre prochain.
Rendre visible le futur Parc’Innov
Après plusieurs années de réflexion pour faire avancer ce dossier d’aménagement économique du territoire, une nouvelle étape est franchie avec une volonté de communiquer et de faire connaître le Parc’Innov. «On ne pense plus le projet mais on le crée désormais. Place à la concrétisation», résume Jean-Luc Adt. Entre 2025 et 2026, ce sont plus de deux millions d’euros de travaux qui vont être injectés sur ce site avec le soutien des deux GIP à hauteur de 70 %. Et pour le faire savoir, le syndicat mixte vient d’adhérer à l’association Energic 52/55 qui fédère des entreprises locales face aux grands donneurs d’ordre du secteur de l’énergie. Prochain rendez-vous stratégique le 19 juin prochain où une rencontre inter-adhérents se tiendra à Heudicourt-sous-les-Côtes en présence de représentants de l’Andra, du CEA, d’EDF et d’Orano. Les réunions avec les différents acteurs locaux s’enchaînent pour cette future zone qui est attendue, de pieds fermes, par les entreprises du BTP qui seront les premières à profiter des appels d’offres. Du côté des futurs locataires, certains dirigeants se sont d’ores et déjà positionnés. La première phase de travaux devrait démarrer en 2027, «on peut donc espérer que d’ici trois ans cette première tranche soit terminée», estime le chef d’orchestre du Parc’Innov qui précise que dès 2026 un premier espace pourrait être loué ou vendu. Et pour cause, le CEA propriétaire d’une parcelle (1200 m2 de bâtiments couverts et
5000 m2 de terrains constructibles) va prochainement libérer l’espace. Certains entrepreneurs ont déjà montré leur intérêt… forcément stratégique pour poser leurs valises sur ce site qui, à proximité de Cigéo, pourrait redessiner la carte économique de ce territoire rural.