Soissons : Des collégiens initiés à l'artisanat
Des élèves
du collège Gérard-Philipe de Soissons viennent de passer une
journée en immersion au sein de l'entreprise Les Ateliers français
de la Sellerie à Épagny,
mardi 10 juin. La dirigeante Diane Deblyck a souhaité cette journée
pour les informer et les initier aux métiers de l'artisanat comme ceux
d'ébéniste ou de sellier-garnisseur. Une journée découverte qui
suscitera peut-être des vocations chez certains.

Une journée pour découvrir des métiers artisanaux, une journée pour ouvrir de nouveaux horizons culturels et professionnels. La classe de 4ème C du collège Gérard-Philipe, un établissement scolaire implanté au sein d'un des quartiers prioritaires politique de la ville (QPV) de Soissons, s'est rendue pour une journée au Domaine d'Épagny. Sur place, Diane Deblyck, dirigeante des Ateliers français de la Sellerie (AFS), a assuré leur accueil et leur avait préparé une journée d'information, de démonstration et d'initiation.
Un premier temps a été dédié à la découverte du fonctionnement et de l'organisation d'une entreprise. Puis les élèves ont pu écouter Dorian Bône, un ébéniste et sculpteur sur bois, leur parler de son métier, de sa passion, des qualités à avoir pour exercer cette profession. Les élèves se sont montrés intéressés et les questions ont fusé : Combien de temps mettez-vous pour fabriquer un meuble ? Combien gagnez-vous ? Quelle formation avez-vous suivi ?
Le métier passion d'ébéniste
Le jeune ébéniste de 27 ans, qui habite à Épagny, travaille également dans un ESAT et a déployé une certaine pédagogie dans sa façon de parler aux jeunes et de les intéresser à son métier. Formé notamment au lycée des métiers de l'ameublement à Saint-Quentin, il a raconté sa vocation, évoqué la patience et la passion, deux qualités essentielles pour exercer et a décrit les outils qu'il emploie quotidiennement. Avant d'inviter les jeunes à venir pratiquer et à participer à arrondir une planche de bois. Filles et garçons n'ont pas passé leur tour devant cette occasion.
Les élèves mettent la main à la pâte
La journée s'est poursuivie l'après-midi au sein des AFS où Valentin Dubois, sellier garnisseur au sein de l'entreprise et formateur à l'École du cuir, a encadré les élèves. Ceux-ci avaient préparé ces derniers mois un support en bois avec Stéphane Bourgois, leur enseignant en Arts plastiques. Sur celui-ci, le logo de leur collège était crayonné. Et l'activité du jour a consisté à gainer ce logo avec du cuir. Les élèves ont suivi les consignes et ont pris les mesures, découpé les morceaux de cuir et assemblé leurs pièces.
«Dans le cadre de Parcours avenir, nous avons travaillé toute l'année sur différents types de métiers comme le bâtiment, l'industrie et l'hôtellerie-restauration, rappelle Julie Dubois, professeur d'anglais, qui accompagne les élèves avec Marie-Myrtille Tallet, assistante pédagogique. Pour le volet artisanat, il y a eu un partenariat entre l'entreprise et Christophe Desaint, notre chef d'établissement. Les élèves avaient préparé les supports et aujourd'hui, ils finalisent, il était important qu'ils soient actifs dans la découverte, qu'ils pratiquent et soient en contact avec la matière. On essaye de susciter des vocations et en attendant, de développer chez eux une ouverture d'esprit et culturelle».
Des métiers méconnus mais très recherchés
Diane Deblyck qui dirige les AFS ne dit pas autre chose et a souhaité organiser cette journée parce que ces métiers restent méconnus alors qu'ils sont recherchés, permettent de faire perdurer un savoir-faire et peuvent bénéficier à des entreprises locales. «Ce sont aussi des métiers qui sont bien payés contrairement à des idées reçues, un sellier-garnisseur qui travaille bien, gagne bien sa vie, même chose pour un ébéniste», précise-t-elle.