1ère édition d’Écran Total : un travail commun entre industries créatives et tourisme

«L’image façonne notre rapport au monde». C’est par ces mots que Godefroy Vujicic, directeur de Pictanovo, a évoqué le lien entre le tourisme et le cinéma dans son sens le plus large. Les images donnent envie, ou non, de visiter un lieu emblématique, de découvrir une ville ou de s’y installer. Et cela est particulièrement le cas grâce aux séries télévisées et au cinéma, médiums particulièrement populaires. Et les régions, dont celle des Hauts-de-France, en profitent depuis plusieurs années déjà, afin de s’éloigner de Paris, embouteillé par les tournages en tout genre et peut-être trop vu désormais. «La région Hauts-de-France a des avantages par rapport à Paris, car il y a un fort sentiment d’appartenance et de fierté d’être mis en avant. Et surtout d’être mis en avant sur de la valorisation et pas des sujets misérabilistes. L’image de la région change grâce à cela, et donc le narratif change aussi», souligne Godefroy Vujicic.

On compte environ 250 projets chaque année dans la région, qu’ils soient français ou étrangers, qu’ils concernent le cinéma, la télévision, la publicité ou encore les clips d'artistes. Le Touquet-Paris-Plage par exemple, a profité du tournage du clip de la chanteuse Louane dans son hôtel de ville pour faire la promotion de la commune et accroître son attractivité. «Les tournages sont une cible complémentaire pour la station et présentent de grands avantages pour la ville», indique Franck Lemaître, conseiller délégué à la culture de la commune.

Des retombées économiques sur le long terme

Parmi ces avantages, se trouve l’impact économique. Ainsi, pour les films, 1 euro investit équivaut à 4 euros de retombées. Pour les séries, 1 euro investit égale 7 euros de retombées, comme avec la série HPI, diffusée sur TF1 par exemple et tournée à Lille. Sur ces retombées, on peut retrouver par exemple les logements et la restauration pour les équipes de tournage qui s’installent plusieurs semaines voir plusieurs mois, comme l’explique Muriel Debaene, responsable du bureau des tournages à Dunkerque.

Surtout que les productions étrangères, et particulièrement hollywoodiennes ont des organisations différentes et sont bien plus nombreuses : «Les équipes de tournages de films français sont environ 100. Pour un film hollywoodien, ils sont 500». La ville de Dunkerque est d’ailleurs très représentée pour tout type de tournage depuis «12 ans maintenant. Nous avons une politique pro tournage très forte. Personne ne regardait ce que ça pouvait apporter au territoire, mais tout le monde regardait ce que ça coûtait», précise Muriel Debaene, qui ajoute que la ville propose «environ 100 jours de tournage par an en moyenne, mais rarement plus, car il ne faut pas agacer la population ni engorger les services de la ville.» Résultat ? Christopher Nolan, est venu tourner son film «Dunkerque» en 2017, sur l’opération Dynamo, directement sur les plages où elle s’est déroulée.

Et sur ces projets d’envergure internationale, les retombées continuent bien après la sortie du film, avec un tourisme de cinéma qui se développe sur plusieurs années. Et cela ne concerne pas uniquement les projets hollywoodiens, mais également les films français. Sorti en 2008, «Bienvenue chez les Chti’s», un des plus gros succès français, attire toujours environ 30 000 personnes par an sur ses lieux de tournage.