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300 entreprises s'engagent pour la formation et l’emploi des jeunes Samariens

À l’initiative de la préfecture de la Somme et du rectorat de l’académie de Picardie, près de 300 entreprises et une centaine de jeunes se sont retrouvés au lycée du Vimeu à Friville-Escarbotin pour la remise de des labels «Les lycées engagés » et «Les clubs sportifs engagés».

L’une des missions est de promouvoir les métiers et les secteurs qui recrutent.
L’une des missions est de promouvoir les métiers et les secteurs qui recrutent.

Créée en 2018 par le président de la République, la communauté «Les entreprises s’engagent» fédère le monde économique et les acteurs publics autour d’une ambition commune : renforcer l’inclusion professionnelle des jeunes. Depuis 2022, son déploiement est assuré par un Groupement d’Intérêt Public réunissant le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités, France Travail et une association d’entreprises mécènes.

Promouvoir les métiers et les secteurs qui recrutent

Cette dynamique nationale s’appuie aujourd’hui sur 101 clubs départementaux, dont celui de la Somme. Elle a inspiré la mise en place des labels «Les lycées engagés» et «Les clubs sportifs engagés», tous deux fondés sur la même volonté de mobiliser l’ensemble des partenaires au service de parcours réussis. Ces trois communautés poursuivent des priorités partagées : promouvoir les métiers et les secteurs qui recrutent, faciliter les stages, l’apprentissage et l’accès à l’emploi, encourager le mentorat et le parrainage de classes par les entreprises, accompagner les besoins des employeurs en compétences, renforcer la présence des lycées professionnels dans l’écosystème économique, diffuser les initiatives locales exemplaires, consolider les coopérations entre établissements et entreprises et stimuler l’esprit d’engagement et l’envie d’agir.

Les trophées ont été réalisés par les sections R REM et BTS CIM du lycée du Vimeu.

Cette année, la soirée de remise officielle des certificats d’engagement aux entreprises et aux établissements participants s’est déroulée au lycée du Vimeu à Friville-Escarbotin. Dans la Somme, les centres de formation des apprentis proposent 350 cursus. Ils comptent 1 200 apprentis. 2025 marque les 40 ans du bac professionnel un anniversaire symbolique mis en avant lors de la soirée. Près de 300 entreprises et une centaine de jeunes – lycéens, apprentis ou déjà salariés – étaient présents.

Depuis quelques mois, ce territoire industriel riche d’entreprises spécialisées dans le verre, la robinetterie ou la serrurerie est porté par une véritable «dynamique territoriale» la part de différents acteurs, dont le rectorat de l’académie d’Amiens : «Les jeunes en sont les premiers bénéficiaires mais ce n’est peut être pas assez connu», a estimé Sébastien Lesot, proviseur, en ouverture de la soirée tout en montrant sa fierté de recevoir les lycéens et collèges engagés : lycée Alfred-Manessier de Flixecourt, lycée Boucher-de-Perthes d’Abbeville, collège Gaston-Vasseur de Feuquières-en-Vimeu, lycée du Marquenterre à Rue et collège Louis-Jouvet de Gamaches.

La métallurgie ne séduit pas les jeunes

À sa suite, Pierre Moya, le recteur de l’académie d’Amiens a évoqué le «plan Vimeu» qui a notamment pour objectif de parvenir à une «adéquation entre jeunes et entreprises». Il a évoqué un territoire qui était celui dans lequel il s’était le plus rendu et abritant des entreprises exceptionnelles pour certains du XVIIIème siècle : «Elles rencontrent des problèmes de recrutement de personnel car les jeunes ne pensent pas forcement à travailler dans la métallurgie», a-t-il pointé. C’est une des raisons pour laquelle un micro lycée dédié a ouvert ses portes à la rentrée. Il accueille 15 jeunes en rescolarisation : «J’ai rarement vu autant de volonté de travailler que dans ce territoire. La dynamique marche bien», a-t-il conclu.

Rollon Mouchel-Blaisot, préfet de la Somme, a évoqué l’importante de «l’efficacité administrative» des services dans tous moyens importants de la vie des entreprises, de l’installation à la revitalisation des sites. Pour lui le logement et la mobilité sont un vrai sujet pour les étudiants et les jeunes salariés Emmanuel Maquet, notamment conseiller régional, a rappelé que la région portait l’économie et le transport : «L’entreprise a besoin d’être alimentée par de nouveaux talents», a-t-il insisté.

La soirée a connu une belle fréquentation.

Des entrepreneurs et des jeunes sont venus partager leurs expériences. Une concrétisation des bénéfices de cette mobilisation territoriale. Directeur du Super U de Flixecourt, Jean-Jacques Gras prend une quinzaine de jeunes du lycée Alfred-Manessier : «C’est une génération compliquée, a-t-il témoigné. Ils sont là pour avoir une opportunité. Si ca ne se passe pas comme les deux parties le souhaite, il n’y a pas d’échec. Ils acquièrent notamment des valeurs».

Dans un autre domaine, Stéphane Decayeux, qui dirige dans le Vimeu Decayeux STI et Decayeux Luxe, et également président de l’Union des industries des métiers de la métallurgie, a évoqué une baisse des candidats en alternance : «Cela dure depuis deux-trois ans, a-t-il confié. Ils ne veulent pas venir». Pour lui, les portes ouvertes pour les élèves de quatrième sont une bonne chose. Il faut soutenir la formation et renforcer les liens entre le monde scolaire et les entreprises. Il était accompagné de Raphaël Timbert, un de ses talents.

Wesley Mary, 23 ans, a connu une scolarité chaotique. Cet ancien lycéen d’Alfred-Manessier à Flixecourt s’est lui même qualifié d’ancien «méchant et de turbulent». Il est aujourd’hui auxiliaire de vie à domicile chez Azaé à Amiens. Il accompagne des jeunes du lycée Alfred-Manessier auxquels il raconte son parcours afin qu’ils ne baissent pas les bras.