À Amiens, la péniche Célestine fête ses deux ans
Depuis deux ans, la péniche amarrée Port d’Aval à Amiens et portée par l’association Anti-stress, accueille chaque semaine des concerts. Cet été, le bateau devrait reprendre son itinérance à destination de Charleroi, en Belgique avec de nombreux arrêts en zone rurale.
En décembre 2023, la péniche Célestine, lieu culturel atypique, a été officiellement inaugurée à Amiens. Un lancement très attendu par les membres de l’association Anti-stress et, en premier lieu, par Nicolas Gras, propriétaire du bateau et directeur de production de l’association. «La péniche a été achetée en 2016 après 23 visites de bateaux. Il a fallu quatre ans de travail pour la transformer», se souvient-il.
Organisateur de festivals de musiques actuelles (reggae, dub, électro…) dès la fin des années 1990, Nicolas Gras a toujours évolué dans le milieu culturel, avec une idée bien précise en tête : faciliter l’accès à la culture en zone rurale et défendre les initiatives locales. «L’idée est vraiment de renforcer le lien social, d’être un lieu de rencontre où des gens très différents, avec qui l’on n’est pas forcément d’accord, peuvent se parler», détaille-t-il.
C’est ainsi qu’est née la péniche Célestine, lieu polymorphe, à la fois salle de concert, d’exposition, d’animation, itinérant et flottant. « Ici, tout est démontable. On peut accueillir jusqu’à 195 personnes sans la scène. Avec, on peut aller jusqu’à 150», précise-t-il. Si, en deux ans, la péniche Célestine s’est imposée comme un véritable lieu alternatif, où l’offre musicale ne ressemble à aucune autre, l’austérité budgétaire a frappé de plein fouet l’association, qui compte une vingtaine de membres actifs. «Le contexte est globalement très compliqué», regrette Nicolas Gras, seul salarié de la structure.
Multiplier les propositions
Malgré la morosité ambiante, la péniche Célestine continue de regarder vers l’avenir. Outre la location de ses espaces pour des séminaires, événements privés, afterworks… la structure accueillera à partir du mois de janvier des soirées stand-up. «Ce seront des artistes locaux, en chapeau libre» précise Nicolas Gras. Le directeur de production envisage aussi d’installer un rendez-vous mensuel dédié au jazz, et pourquoi pas de reprendre les sessions de musique classique.
Cette diversité d’évènements sort des habitudes de l’association mais n’est pas forcément nouvelle. «L’année dernière, lorsque nous sommes allés à Ailly-sur-Somme, nous avons organisé des soirées karaoké, guinguette avec de l’accordéon. Il faut aller chercher les gens, les encourager à découvrir un lieu comme le nôtre», analyse Nicolas Gras.
La Belgitude, un nouveau projet
Enfin, cet été, la péniche entamera une nouvelle itinérance : en juin et juillet 2026, elle partira d’Amiens pour rejoindre Le Vecteur, à Charleroi. Tout au long du trajet, elle prévoit de s’arrêter dans différents lieux, toujours en zone rurale. «La Belgitude, c’est la volonté de faire dialoguer Français et Belges autour d’artistes émergents ou plus confirmés» explique le directeur de production. Pour cela, il recherche actuellement 30 000 euros pour asseoir son projet. «Nous avons fait des demandes de subventions et lancé un appel à participation sur Helloasso», indique-t-il.