À Calais, le contrat «Engagement quartiers 2030» est signé

«Il convient de rappeler que la politique de la ville, c’est avant tout une politique qui vise à réduire des inégalités», a déclaré le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, présent à Calais pour la signature du contrat «Engagement quartiers 2030». Une politique de la ville indispensable dans une ville où le taux de pauvreté stagne autour des 30% depuis plusieurs années (29% en 2021 contre 30,2 % en 2013). Aujourd’hui, cet engagement concerne 3 100 calaisiens de plus qu’en 2014, conséquence d’une décision de l’État de changer les critères des quartiers prioritaires. Ainsi, à Calais, 15 700 habitants sont concernés par ce nouveau contrat, soit 16,1% de la population de l’agglomération.

Une diversité de porteurs de projets

Au cœur de ce nouveau contrat de ville, se trouvent les porteurs de projets. «Les partenaires calaisiens des solidarités», comme les appelle Natacha Bouchart, maire de Calais et présidente de l’agglomération. En 2024, 32 structures participent à la politique de la ville, parmi lesquelles les centres sociaux comme Espace Fort, porteur de 6 projets et situé dans le quartier du Fort Nieulay, en pleine phase de renouvellement urbain. «Le projet “Mon quartier en chantier” est un projet intergénérationnel qui a pour objectif d’engager les habitants dans un travail de collecte de la mémoire du quartier», cite Coralie Deléglise, directrice du centre social qui emménagera dans un bâtiment flambant neuf en 2026.

Un autre porteur de projet, le SAS Coluche, se donne pour mission, depuis 2017 et à l’initiative de la mairie de Calais, de repérer et d’accompagner les jeunes en décrochage. «Le grand défi, c’est de les accueillir au SAS Coluche pour les remobiliser, leur redonner une perspective, leur redonner l’envie d’avancer dans la vie», explique Jérôme Ducloy, directeur de la structure qui revendique 371 jeunes accompagnés depuis sa création. «J’ai confiance en nos jeunes, j’ai confiance en la jeunesse, appuie Natacha Bouchart. Je sais qu’elle est capable de plein de choses et parfois, si elle se perd, il faut savoir l’accompagner.»

Une enveloppe de 1 775 110€

Au total, ce sont ainsi 60 actions qui seront menées cette année, dont 22 nouveaux projets, pour une enveloppe de 1 775 110 euros. Une politique co-financée par l’État (546 042 euros), la ville de Calais (393 169 euros) et d’autres financeurs tels que la Région et le Département. «Malgré notre travail, les quartiers prioritaires demeurent des foyers de population aux revenus modestes, confrontés à une multitude de défis sociaux, éloignés du marché du travail, avec des problèmes de logement, de santé, de décrochage scolaire», met en garde Caroline Matrat, conseillère départementale, qui appelle à poursuivre les efforts.