À Dijon, l’arrivée de Shein rallume le débat sur le modèle économique local
L’arrivée de Shein dans la capitale bourguignonne provoque une salve de critiques. Le mouvement Dijon Avenir accuse les responsables locaux d’hypocrisie et appelle à une transformation profonde de l’économie du territoire.
L’annonce de l’installation de Shein à Dijon a suscité plusieurs réactions dans le paysage politique local. Dans ce contexte, le mouvement Dijon Avenir a publié un communiqué de presse dans lequel il exprime ses réserves, met en avant ses propres propositions et présente une série d’alternatives locales liées à l’habillement.
Hypocrisie locale et contradictions publicitaires
Dijon Avenir pointe particulièrement la réaction de la maire de Dijon, qui s’est opposée publiquement à l’arrivée de Shein tout en laissant perdurer l’affichage publicitaire de l’enseigne dans l’espace public. Le mouvement rappelle que ces campagnes, issues d’un contrat de mobilier urbain, s’appuient sur la valorisation de la nouveauté et du renouvellement, des mécanismes qui contribuent à l’accumulation de vêtements. Pour lui, Shein n’est qu’un symptôme d’un système plus vaste : celui d’un capitalisme dérégulé qui encourage la surabondance. Dijon Avenir estime qu’agir uniquement sur la marque sans remettre en cause ce modèle serait voué à l’échec.
Consommation contrainte et alternatives locales
Avec 25 millions de clients en France, Shein répond aussi à une demande poussée par le manque de moyens. Dijon Avenir affirme vouloir dialoguer avec ces consommateurs plutôt que les culpabiliser. Sa stratégie consiste à réduire les injonctions publicitaires et à soutenir les acteurs locaux capables d’offrir des solutions d’habillement accessibles et durables. Le mouvement publie ainsi une carte des alternatives dijonnaises, mettant en lumière des entreprises et associations engagées dans le réemploi, la réparation ou la vente de vêtements de fabrication française.
Un projet de transformation économique
Au-delà de la question vestimentaire, Dijon Avenir inscrit son positionnement dans une vision plus large, qui vise à anticiper une sobriété inévitable et repenser l’économie locale. Dans cette perspective, le mouvement indique que la convention citoyenne serait lancée par la future municipalité issue d’une éventuelle victoire en 2026, afin d’élaborer un plan de transformation de l’économie dijonnaise, incluant un volet de relocalisation de la production textile. Une ambition qui s’appuie sur l’idée que des ressources et compétences existent déjà pour recréer une filière locale.