À Enquin-Lez-Guinegatte, le programme LEADER irrigue les campagnes audomaroises

Dans le sud de l’Audomarois, à Enquin-Lez-Guinegatte, un ancien corps de ferme transformé en lieu culturel a accueilli, le 30 avril, une présentation publique du programme LEADER. L’occasion pour les communautés du Pays de Saint-Omer (CAPSO) et du Pays de Lumbres de mettre en lumière un outil qui dynamise la ruralité, tous secteurs confondus.

Autour de témoignages concrets, les organisateurs montrent l'efficacité du programme Leader. © Aletheia Press / D.Boulogne
Autour de témoignages concrets, les organisateurs montrent l'efficacité du programme Leader. © Aletheia Press / D.Boulogne

Au cœur de la campagne, le Hangar dénote. À quelques kilomètres de Thérouanne, cet ancien corps de ferme est devenu un espace hybride, à la fois lieu de création artistique, studio de tournage, salle de congrès et de conférences. Un projet porté par Yannick Henneuse, photographe, qui incarne à lui seul l’esprit du programme LEADER — Liaison Entre Actions de Développement de l'Économie Rurale — financé par l’Union européenne et coordonné localement par la région Hauts-de-France.

C’est donc dans ce décor singulier qu’élus, techniciens, entrepreneurs et porteurs de projets se sont retrouvés pour une matinée d’échanges autour du nouveau plan LEADER 2023-2027. Un programme doté de plus d’un million d’euros, avec une attention particulière portée aux zones les plus rurales : les communes d’Arques, Aire-sur-la-Lys et Saint-Omer ne pourront mobiliser qu’un maximum de 20% de cette enveloppe.

Soutenir tous les modèles d’entrepreneuriat

Autour des représentants des deux intercommunalités engagées – Laurent Denis, président de la CAPSO, et Gérard Wyckaert, vice-président du Pays de Lumbres en charge de l’économie – on retrouvait également Marie-Noëlle Delaire, vice-présidente de la région en charge de LEADER, et des acteurs de l'emploi et de la création d'entreprise. Tous étaient réunis pour un objectif commun : mettre en lumière les outils disponibles pour entreprendre en milieu rural.

La matinée, co-organisée avec La Chartreuse de Neuville, a permis de confronter les témoignages concrets de créateurs d’activités aux grands enjeux du territoire : circuits courts, commerce de proximité, valorisation des savoir-faire artisanaux ou encore réhabilitation du patrimoine.

«Peu importe le modèle, le projet d’entreprise est discuté», résume un intervenant. Artisanat, métiers d’art comme la vannerie, commerce de bouche, coopératives, associations, micro-entreprises : la diversité des formes économiques est assumée et encouragée.

Un levier contre la désertification rurale

«LEADER ? C’est capital !», affirme Laurent Denis, pour qui ce programme constitue une réponse concrète aux besoins des petites structures et des villages. «Les petites entreprises en ont besoin. On voit de plus en plus de gens qui reviennent sur des anciens métiers d’art. C’est une question d’inclusion, de vivre ensemble. Ici, nous ramenons de la vie autour de nos clochers. Un artisan, qui ouvre dans un village, ramène de la vie !»

Un constat partagé par Marie-Noëlle Delaire, qui revient sur son propre parcours dans les ressources humaines pour souligner combien les trajectoires professionnelles peuvent évoluer : «Les rebonds sont légions dans une vie professionnelle.» Une manière de dire que les dispositifs publics doivent accompagner ces transitions.

En toile de fond, une question centrale : comment redonner à la ruralité sa place dans le développement économique régional ? En soutenant des projets à taille humaine, portés par ceux qui font le choix de rester ou de revenir vivre à la campagne, le programme LEADER ambitionne de répondre à cet enjeu.