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À Hirson, les forces de sécurité s'étoffent

Les forces de sécurité d'Hirson se réorganisent avec le transfert du PSIG de la gendarmerie vers de nouveaux locaux et s'étoffent avec la création de la brigade motorisée (BMO). Un double mouvement qui doit permettre de mieux structurer les forces et répondre aux problématiques de la sécurité du quotidien dans cette partie nord-est de l'Aisne, la Thiérache.

Les nouveaux locaux du PSIG ont été inaugurés.
Les nouveaux locaux du PSIG ont été inaugurés.

Double inauguration pour la gendarmerie de l'Aisne et plus précisément sur la seule commune d'Hirson. Jeudi 27 novembre, les élus dont le maire Jean-Jacques Thomas, les autorités dont la préfète Fanny Anor et les représentants de la gendarmerie dont le colonel Stéphane Aurousseau, commandant du groupement départemental, étaient réunis pour ce moment symbolique. Ils ont procédé à l'inauguration des nouveaux locaux du PSIG, transféré de la gendarmerie vers le bâtiment du centre des Finances publiques puis à celle de la création de la BMO (Brigade motorisée) au sein de la gendarmerie. «C'est le transfert du PSIG qui a permis la création de la BMO», insiste le colonel Stéphane Aurousseau.

Lutte contre la délinquance...

Au sein du bâtiment des finances publiques, le PSIG occupe des locaux adaptés situés en rez-de-jardin, réaménagés avec le soutien de l’État et de la commune. Ici, ils disposent des espaces nécessaires notamment une salle de réunion et briefing, une salle de musculation ou encore une salle de sport. Autant d'équipements qui doivent permettre à ces militaires d'élite de la gendarmerie de pouvoir mieux s'entraîner et mieux assurer leurs missions de lutte contre la délinquance. «L'investissement se monte à 69 670 euros, il a bénéficié de subventions au titre de la DETR à hauteur de 80% et permet d'avoir des locaux de grande qualité», se félicite le maire Jean-Jacques Thomas.

... et l'insécurité routière

La création de la BMO, spécialisée dans les missions de sécurité routière, vient elle répondre à un vrai besoin sur le territoire. Elle est dotée de quatre militaires motocyclistes aujourd'hui et pourrait en accueillir jusqu'à neuf. Elle a récupéré les anciens locaux du PSIG au sein de la brigade de gendarmerie locale. «Cette création est la bienvenue dans un contexte d'insécurité routière très élevée qu'a connue la compagnie de gendarmerie de Vervins l'an dernier avec des résultats plus défavorables en 2024 qu'en 2023», note le colonel Aurousseau.

Signe du besoin tout autant que de l'efficacité de cette BMO, les résultats sont déjà là. Depuis leur mise en place le 1er août dernier, les motocyclistes de la BMO ont relevé 340 infractions routières dont 256 infractions graves génératrices d'accidents (dépassements dangereux...), relevé 23 permis de conduire qui ont fait l'objet d'une rétention et 76 véhicules ont été immobilisés. «Pour un effectif réduit de 4 militaires et en trois mois et demi, ces chiffres sont déjà conséquents : ils ont relevé également 13 conduites sous l'empire d'un état alcoolique, 17 sous l'emprise de produits stupéfiants, 35 conduites sans ceinture, 70 avec usage d'un téléphone portable, note le colonel. Nous constatons qu'il y avait un vrai besoin de densifier nos capacités sur cette partie nord-est du département».

Une année noire pour la mortalité routière

Pour Fanny Anor, préfète de l'Aisne, «les nombreuses inaugurations en gendarmerie cette année permettent d'étoffer le dispositif de sécurité» dans plusieurs domaines qui constituent des priorités : lutte contre les cambriolages, lutte contre les violences intrafamiliales, lutte contre l'insécurité routière, narcotrafic et délinquance des mineurs. «Cette double inauguration montre qu'on arrive à passer des mots aux actes et est la matérialisation concrète d'un Etat qui protège, qui écoute, et qui agit et se mobilise pour les Axonais, les Thiérachiens et leur droit de vivre partout en sécurité».

Une année noire pour la mortalité routière

Fanny Anor, préfète, rappelle que l'Aisne vit en matière de sécurité routière, «une année tragique» avec 41 tués sur les routes départementales, un record en la matière depuis 15 ans et ce malgré une augmentation des contrôles routiers de + 15%. Elle rappelle aussi la prégnance des violences intrafamiliales dans le département et en Thiérache, l'Aisne étant «le huitième département de France le plus touché». Jean-Jacques Thomas la rejoint sur ce point en «évoquant des chiffres assez inquiétants en matière de violences faites aux femmes et aux enfants» et plaide pour le déploiement à Hirson d'une UAPED (Unité d’accueil pédiatrique enfance en danger) : «On ne peut pas demander aux parents d'aller à Laon à 1h de route et de revenir surtout dans ce contexte-là et notre territoire a besoin de gendarmes, de médiateurs mais aussi d'accompagnants en santé mentale, il y a là un sujet majeur».

Le colonel Aurousseau, Jean-Jacques Thomas, maire d'Hirson et Fanny Anor, préfète de l'Aisne.