Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Au Jardin du Brule se cultivent calme, verdure et authenticité

À Herchies, au bord du Thérain, le Jardin du Brule offre le cadre idéal à une promenade bucolique au cœur d'un cocon verdoyant. Un lieu entretenu depuis 35 ans par Catherine et Didier Bizet qui n'oublient pas qu'un jardin sert aussi à produire de bons fruits et légumes. Balade.

Catherine et Didier Bizet au cœur de leur jardin, devant le rosier Jardin du Brule. © Aletheia Press / B.Delabre
Catherine et Didier Bizet au cœur de leur jardin, devant le rosier Jardin du Brule. © Aletheia Press / B.Delabre

Être labellisé "jardin remarquable", cela signifie de ne pas perdre de vue les choses essentielles. C'est en tout cas le sentiment qui s'impose lorsque l'on rencontre Catherine et Didier Bizet, les propriétaires du Jardin du Brule. Avec eux, on en vient facilement à parler ratatouille et rôti de porc, plutôt qu'art topiaire et taille de gravier… Il faut dire que l'aventure a débuté un peu sans qu'ils ne le veuillent.

Retour en 1989. Le couple a un coup de cœur pour cette maison de Herchies, disposant d'un grand terrain de 5 500 m², en bordure du Thérain. «Nous avons commencé par planter un verger et faire un potager, pour qu'avec nos enfants nous ayons de bonnes choses à manger…», se souvient Didier Bizet. La première chose qui fait son apparition au verger, c'est un cognassier. «J'en voulais un, absolument, car quand j'étais petit, je passais beaucoup de temps chez ma grand-mère. Elle avait un immense jardin et j'y mangeai des tartines à la gelée de coings. Je voulais retrouver cette saveur…»

Un espace labellisé Jardin remarquable

Peu à peu, de souvenirs en plaisirs, d'idées en envies, mais aussi d'erreurs en expérimentations, l'espace est aménagé. Le terrain attenant est acheté pour agrandir un peu la place. Un bassin est creusé, accueillant poissons et canards… Puis un second, moins profond, pour accueillir des nénuphars. Et finalement, un parcours d'eau voit le jour. Des arbres ornementaux apportent de la hauteur et des couleurs, sublimées par les reflets du soleil. «Pendant des années, on a déplacé beaucoup de choses, parfois plusieurs fois pour trouver le bon emplacement, raconte Didier Bizet. Aujourd'hui, les choses sont en place. Mais on continue d'en ajouter. Notamment des fleurs, en essayant que les massifs soient toujours fleuris».

Un travail qui reflète le niveau d'exigence que s'impose le couple, pour lui-même, mais aussi pour les visiteurs. Voilà neuf ans que le Jardin du Brule a ouvert ses portes au public. Un pas franchi sur l'incitation d'Odile Hennebert, présidente des parcs et jardins des Hauts-de-France. C'est elle, aussi, qui a déposé - presqu'en secret-, le dossier de candidature au label Jardin remarquable. Depuis, le couple accueille en moyenne, de mai à octobre, quelques dizaines de personnes par mois. «On a laissé les choses se faire, et nous ne sommes pas des champions des réseaux sociaux. La fréquentation n'est pas très régulière. Mais en venant ici, les gens s'attendant à une certaine qualité, il ne faut pas les décevoir», insiste Didier Bizet. Clubs, anciens, mais aussi écoles viennent également se ressourcer au jardin du Brule.

Un vignoble et 300 variétés de tomates

Pour autant, le couple ne perd pas de vue l'objectif premier d'un jardin potager. Un verger à cidre (récemment arraché) a fait son apparition au bord du Thérain, pour fournir du jus de pomme à toute la famille. Une vigne aussi. D'abord pour du raisin de table, puis pour du vin. J'avais très envie d'un vignoble, sourit Didier Bizet sous l'œil complice de Catherine. «En 2012, j'ai fait analyser le sol par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique, ndlr) de Bordeaux. Et j'ai finalement choisi de planter du Chardonnay». Aujourd'hui ce vignoble produit un petit hectolitre d'un vin blanc, auto-consommé, qui a déjà été primé à deux reprises au concours des vins des Hauts-de-France de Gouvieux.

«J'ai aussi une passion pour les tomates, poursuit Didier Bizet tout sourire. J'en cultive environ 300 variétés !» La juteuse solanacée est partout dans le jardin, minutieusement identifiée, variété par variété. Pour le plus grand plaisir des visiteurs, autorisés à picorer raisonnablement dans le potager. Menthes, framboises, cassis… Le passant cueille négligemment une feuille ou une baie sur son passage.

«De toute façon, je ne mangerai pas tout», rigole Didier Bizet qui se félicite de faire découvrir au plus grand nombre la variété et la puissance des goûts de tomates bien mûres. «Et là, je me lance aussi dans les poivrons et piments». Avec là encore des variétés remarquables comme les poivrons de Padròn ou le piment Carolina Reaper, classé le plus fort du monde (à plus de deux  millions d'unités Scoville (SHU). Pas sûr que le public ose les picorer.