Avec "Clubbing", le Grand Palais immersif plonge dans l'histoire mondiale des clubs

En pleine journée, rayons laser et stroboscopes balaient une discothèque géante où pulse du gros son: bienvenue dans les entrailles du Grand Palais immersif, qui propose une plongée dans...

Des visiteurs à l'exposition "Clubbing" au Grand palais immersif à Paris, le 12 mai 2025 © Ludovic MARIN
Des visiteurs à l'exposition "Clubbing" au Grand palais immersif à Paris, le 12 mai 2025 © Ludovic MARIN

En pleine journée, rayons laser et stroboscopes balaient une discothèque géante où pulse du gros son: bienvenue dans les entrailles du Grand Palais immersif, qui propose une plongée dans l'histoire du monde de la nuit.

Jusqu'au 1er octobre, les dancefloors sont élevés au rang d'art et de culture à part entière à travers cette exposition installée dans une vaste dépendance de l'Opéra Bastille à Paris, jamais aménagée auparavant. 

Après les univers de Léonard de Vinci et La Joconde, Pompéi ou encore l'art numérique, le Grand Palais immersif a choisi le clubbing pour cette nouvelle plongée, confiée à l'artiste plasticien et scénographe Pierre Giner, avec le collectif de graphistes Trafik et le média en ligne Poptronics.

Happés dès leur arrivée dans l'ambiance d'une boîte de nuit électro, les visiteurs sont invités à faire défiler 50 ans de "culture club", depuis les premières nuits underground du début des années 1970 à New York, jusqu'aux dernières tendances.

La disco initiale a cédé la place à des genres musicaux protéiformes (house, techno, hip-hop), mais ces lieux conservent un cocktail similaire, qui mélange musiques, genres, mœurs et classes sociales. Temples de la jeunesse, ils gardent aussi leur part sombre, synonyme d'excès.

Pour parcourir l'exposition, aucune tenue exigée: après une vidéo interactive pour passer le portier du Berghain, discothèque la plus exclusive de Berlin, les visiteurs arpentent un club reconstitué et rêvé, sous forme d'un voyage sensoriel son et lumière.

L'exposition passe en revue les plus grandes adresses de la vie nocturne, actives ou désormais fermées.

A Paris, Le Palace, Les Bains Douches, le Rex Club, Le Queen et Le Pulp, à New York Le Loft et le Studio 54, à Berlin le Trésor, à Londres, Ministry of Sound. Ou encore à Kiev, le club techno Closer  qui fait de la résistance et continue de faire danser les fêtards ukrainiens malgré la guerre et les bombardements russes.

Dans des vidéos, des artistes, des historiens et des DJs emblématiques témoignent, à l'image du journaliste et auteur anglais Dave Haslam, également DJ historique de l'Haçienda, ancien club de Manchester des années 1980, connu pour être le berceau de l'acid house mais aussi un repaire de gangsters.

Etienne de Crécy, l'un des pionniers français de la musique électronique, et Christophe Vix, parmi les fondateurs de la Technoparade de Paris, retracent également l'histoire du clubbing. 

Espace de liberté

Dès 11H00 et jusqu'à 23H00 certains soirs, le public peut aussi se déhancher sur le dancefloor, avec des DJs qui mixent en direct ou grâce à la playlist de 30 titres sélectionnés par le vétéran de la house Patrick Vidal.

"Par définition, un club est le lieu d'un art total le temps de la nuit, le jour en mieux, un espace de liberté plastique et politique avec des styles et des identités différentes, une bizarrerie autour de la beauté de la musique et du désir d'être avec les autres, portée par des énergies émancipées et utopiques", résume à l'AFP Pierre Giner, commissaire de l'exposition.

Au fronton du club imaginaire du Grand Palais Immersif, une phrase de Françoise Sagan balancée en 1965 à la télévision, fait office de maxime intemporelle du clubbing. 

"J'aime les boîtes de nuit, j'aime les gens qui y sont. J'aime boire, danser, faire des bêtises, en dire. J'ai 30 ans... Je ne vais pas commencer à vivre comme un croûton parce que je suis soi-disant une intellectuelle!", avait déclaré l'autrice de "Bonjour Tristesse".

"Clubbing" fait par ailleurs écho à une autre exposition musicale, "Disco I'm coming out" (jusqu'au 17 août) à la Philharmonie de Paris.

476N9NP