Cibem à Saint-Pierre-en-Auge: fermeture en 2026 et fin d’une tradition industrielle

Cette fermeture touche 104 salariés et résulte d’une situation économique déficitaire persistant, aggravée par une baisse des commandes et la concurrence des emballages alternatifs comme le carton.

Reprise par Lactalis en 2011 après une période de liquidation, l’usine d’emballage de camemberts en bois n’a pu maintenir sa compétitivité face aux coûts des matières premières et à l’évolution des normes environnementales. Le plan social a été amorcé lors de la réunion du 9 octobre, qui s’est soldée par l’annonce de la fermeture prochaine, soulignant la difficulté pour les salariés et pour la commune, où Cibem est le deuxième employeur.

Des enjeux locaux et nationaux pour le secteur de l’emballage et du camembert AOP

La disparition de Cibem s’inscrit dans un contexte plus large où l’emballage en bois, longtemps emblématique des boîtes de camembert AOP de Normandie, est remis en question par les exigences environnementales et la compétitivité des alternatives recyclables ou recyclées. 

Le cahier des charges du camembert AOP de Normandie impose encore l’utilisation de boîtes en bois, mais les fabricants pourraient, à l’avenir, se tourner vers des solutions plus modernes, susceptibles d’être fournies par des acteurs comme le groupe Lacroix, situé dans le Jura et présent dans la Manche.

Sur le plan local, la fermeture aura des répercussions économiques et sociales importantes pour Saint-Pierre-en-Auge, où l’emploi et la filière artisanale locale pourraient être impactés. Les représentants du personnel indiquent que la fermeture entraîne une perte claire de savoir-faire industriel, tout en appelant à des mesures d’accompagnement pour les salariés dans les mois à venir.

Recherche d’un repreneur

Dans ce contexte économique fragile pour l'unité normande, les dirigeants de Cibem recherche un repreneur et se fixent un délai de trois mois pour évaluer l’ensemble des options disponibles. L’objectif est de trouver un investisseur capable de relancer l’activité du site et de maintenir les emplois locaux, tout en assurant la continuité de la production dans les conditions réglementaires et environnementales en vigueur. 

La collectivité et les salariés suivent attentivement les démarches, qui restent conditionnées à la disponibilité d’un projet viable et à un plan social éventuel. Cette phase de dialogue avec les partenaires sociaux et les institutions locales s’inscrit dans une démarche de préservation du tissu économique et du savoir-faire industriel historique de Saint-Pierre-en-Auge.

A noter que la recherche de repreneur s’inscrit dans un débat plus vaste sur l’avenir de l’emballage alimentaire en France. Les acteurs du secteur devront, à l’avenir, faire face à des défis structurels: coût des matières premières, normes environnementales et évolution des modes d’emballage, tout en explorant des approches innovantes pour préserver les emplois et le patrimoine industriel. 

Le dilemme demeure: quelles stratégies et quelles solutions industrielles pourront permettre de sauvegarder ce segment tout en assurant sa compétitivité et sa conformité aux exigences écologiques et économiques du marché?