Commissaires aux comptes : la perte de mandats dans les petites entreprises se poursuit
Selon le dernier Baromètre annuel de la profession, les commissaires aux comptes ont enregistré une nouvelle baisse du nombre des mandats de certification des comptes dans les petites entreprises en 2023.

La
Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) a récemment
publié la 5e édition de son Baromètre
annuel de l’activité de la profession. Cette étude, lancée en
2021, analyse l’évolution du périmètre d’intervention des
commissaires aux comptes auprès des entreprises, les grandes
tendances au sein de la profession et l’évolution des missions –
mandats de certification des comptes et autres prestations, telles
que celles liées à la durabilité.
Baisse
continue du nombre des mandats de certification des comptes
Le
principal enseignement de cette édition 2025 du baromètre, qui
repose sur les déclarations d’activité des commissaires aux
comptes faites en 2024 sur les audits réalisés au titre de
l'exercice 2023, est que la perte du nombre des mandats de
certification des comptes, qui a démarré en 2018 sous l’effet du
relèvement des seuils d’audit légal prévu par la loi Pacte et de
l’érosion naturelle du marché, s’est poursuivie en 2023, avec
un total de 218 547 mandats
(contre 260 073 en 2019).
En
2023, la répartition des mandats de certification des comptes était
la suivante : 45 % dans des petites entreprises, 23% dans des
entreprises de taille moyenne, 15% pour des associations, fondations
et fonds de dotation, 6% dans des grandes entreprises, 5% pour des
organismes de placement collectif (OPC), 1% dans des entités
d’intérêt public et 5% pour d’autres types d’entités.
Un
recul lié à la baisse des mandats dans les petites entreprises
Ce
recul global du nombre de mandats de certification des comptes est
principalement lié à la perte de mandats dans les petites
entreprises. Les commissaires aux comptes y ont en effet réalisé
moins de 100 000 mandats en 2023, contre un peu plus de 150 000
mandats en 2019. Et cette baisse semble être amenée à se
poursuivre : lors des assemblées générales 2024, seuls
44% des mandats ont été renouvelés par le chef d’entreprise dans
une démarche volontaire de maintenir la certification des comptes.
Les
missions ALPE (Audit légal petites entreprises) créées par la loi
Pacte et qui sont des missions facultatives (d’une durée de trois
exercices, au lieu des six habituels) ont donné lieu à 4
690 mandats en 2023, soit moins de 5% de l’ensemble des
mandats auprès des petites entreprises. Du côté des honoraires, le
coût de l’audit des comptes annuels dans les petites entreprises
s’est établi à 5 546 euros en
moyenne (contre 5 186 euros en 2022).
Autre
évolution notable, depuis plusieurs années : le nombre de
missions de certification des comptes ne fait qu’augmenter dans les
associations, fondations et fonds de dotation. En 2023, les
commissaires aux comptes ont ainsi réalisé 1 411 mandats dans
des associations faisant appel à la générosité du public, 214
dans des fondations et 293 dans des fonds de dotation.
Évolution
des autres missions que la certification des comptes
En
parallèle à ce Baromètre 2025, la CNCC
a également interrogé les commissaires aux comptes
sur l’évolution de leurs mandats et de leurs missions autres que
la certification des comptes en 2024. Plus de 1 500 commissaires aux
comptes ont répondu, en mars 2025, à cette enquête sur l'évolution
de leur activité. Il en ressort que 69% des sondés ont réalisé
des missions autres que la certification des comptes en 2024 – soit
un nombre similaire à celui observé en 2023. Il s’agit notamment
de missions d’attestation liées à une obligation légale ou
réglementaire (33%), de missions sur les opérations sur le capital
(34%) ou encore de
missions d’attestation à la demande de l’entité
(19%).
Les
premiers pas des commissaires aux
comptes auditeurs de durabilité
Tout
un volet de cette enquête était consacré aux missions liées aux
questions de durabilité. 70% des commissaires aux comptes interrogés
ont déclaré échanger sur les sujets de durabilité avec leurs
clients et sur les missions qu’ils peuvent leur proposer pour
répondre à leurs besoins en la matière.
En ce qui concerne les missions effectuées dans ce domaine,
il s’agit de vérifications du rapport RSE (53%), de diagnostics
RSE (42%, avec l’outil DiagRSE mis au point par la profession),
d’attestations sur les indicateurs RSE (30%)
et d’autres missions (9%).
Par ailleurs, plus de 3 500 commissaires aux comptes ont désormais achevé leur parcours de formation (90 heures) pour obtenir leur visa d’auditeur des informations contenues dans les rapports de durabilité des entreprises. Cet audit du reporting extra-financier est entré en vigueur à partir de l’exercice 2024 pour les grandes entreprises cotées et institutions financières.
La
profession de commissaires aux comptes en chiffres
Fin 2024, la profession était composée de 11 425 commissaires aux comptes, personnes physiques, répartis au sein 6 824 personnes morales. Elle compte 25% de femmes. Et l’âge moyen s’établit à 51,6 ans. En 2024, il y a eu 669 nouveaux inscrits sur la liste des commissaires aux comptes, âgés en moyenne de 37 ans.