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Crise politique : la réforme des retraites cristallise le débat

Alors que le RN se projette déjà dans des législatives anticipées, la gauche exige une suspension de la réforme Borne, quand la droite fulmine à l'idée de cette option. Emmanuel Macron temporise quant à la nomination d'un nouveau Premier ministre. 

Au centre, le chef du parti socialiste Olivier Faure, au sortir de sa visite à Matignon ce mercredi 8 octobre. © AFP
Au centre, le chef du parti socialiste Olivier Faure, au sortir de sa visite à Matignon ce mercredi 8 octobre. © AFP

La suspension de la réforme des retraites était au coeur des ultimes négociations à Matignon mercredi pour dénouer la crise politique, le PS estimant n'avoir reçu aucune assurance de Sébastien Lecornu, alors que la droite faisait, à l'inverse, du maintien de la loi Borne une condition sine qua non à toute négociation. Le Premier ministre démissionnaire doit s'exprimer dans la soirée au 20 heures de France 2, Emmanuel Macron temporise quant à la nomination d'un nouveau Premier ministre. 

Le PS sceptique

Elisabeth Borne avait annoncé mardi une concession majeure sur la réforme qu'elle a elle-même portée en 2023. Mais, a aujourd'hui déploré le chef du PS Olivier Faure, Sébastien Lecornu n'a donné ce mercredi aucune assurance sur la réalité de la suspension. Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dans la foulée exprimé sa colère à l'encontre des socialistes après la déclaration d'Olivier Faure «qui envisageait de gouverner avec Lecornu à la Défense et Barrot aux Affaires étrangères» : «LFI n'a rien à voir avec cette mauvaise comédie !».

En sortant de Matignon mardi soir, Raphaël Glucksmann s'était quant à lui félicité que l'éventuelle suspension de la réforme, qui "était impossible il y a quelques jours, aujourd'hui devien(ne) possible".

LR brandit la censure, le RN en mode législatives

Toute idée d'une suspension de la réforme hérisse au contraire la droite, même si Julien Dive et Vincent Jeanbrun, députés du groupe Droite républicaine (dirigé par Laurent Wauquiez), ont pris leur distance vis-à-vis de Bruno Retailleau et de sa «ligne rouge absolue». Le président du parti menace en effet l'exécutif de censure s'il venait à suspendre la réforme Borne.

Le Rassemblement national, qui a décliné l'invitation à Matignon, se projette quant à lui déjà vers des législatives anticipées. Manière de faire encore monter la pression sur le chef de l'État, lâché par certains de ses alliés comme son ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui l'appelle carrément à démissionner de manière "ordonnée et "digne d'ici quelques mois, une fois le budget adopté".