Dans les Landes, un institut hélio-marin détruit avant d'être grignoté par l'érosion
C'est un symbole supplémentaire de l'érosion maritime et du recul du trait de côte sur la façade atlantique : lundi, les pelleteuses ont débuté la démolition de l'ancien l'institut hélio-marin de Labenne (Landes), construit en...

C'est un symbole supplémentaire de l'érosion maritime et du recul du trait de côte sur la façade atlantique : lundi, les pelleteuses ont débuté la démolition de l'ancien l'institut hélio-marin de Labenne (Landes), construit en 1930 à seulement 65 mètres de l'océan.
Racheté par la commune en 2021 et immédiatement revendu au Conservatoire du littoral pour 1,7 million d'euros, cet ex-sanatorium, lieu de soins pour des malades en cure d'air marin et de soleil, était désaffecté depuis 2007.
"Pour éviter que le bâtiment ne parte en morceaux dans l'océan, il fallait détruire", explique Jean-Luc Delpuech, vice-président du département des Landes et ancien maire de Labenne.
Phénomène naturel de perte de sédiments causé par les vents, les vagues et les marées, l'érosion côtière fait reculer les plages et les dunes de plusieurs mètres par endroits, chaque année, sur le littoral. Près d'un quart des côtes françaises sont en recul, à l'instar de la côte girondine qui perd 2,5 mètres par an ou celle des Landes, grignotée de 1,7 mètre chaque année.
"Il faut traiter ces situations qui sont ou deviennent urgentes", a relevé lundi le préfet des Landes, Gilles Clavreul, évoquant une "stratégie nationale" de lutte contre le recul du trait de côte et l'érosion.
Selon des projection de l'Observatoire de la côte Nouvelle-Aquitaine, le bâtiment se trouve aujourd'hui à la place du trait de côte prévu d'ici 2040. "La dune commençait déjà à ensevelir la partie ouest du bâtiment", relève Arnaud Anselin, directeur de la gestion patrimoniale du Conservatoire du littoral.
Les 12.000 mètres carrés de bâtiments et de zones bitumées de l'institut, conçu à l'époque comme une "enclave" dans le paysage dunaire landais, doivent être détruits d'ici le début de l'année 2026, avant que ne débute un chantier de "renaturation" du site, soit des travaux d'un montant de 2,3 millions d'euros.
Selon les estimations du Groupement d'intérêt public Littoral, qui regroupe les collectivités locales touchées par l'érosion depuis la Charente-Maritime jusqu'aux Pyrénées-Atlantiques, environ 6.700 logements et commerces sont menacés par ce recul d'ici 2050, si rien n'est fait.
En Gironde, le "Signal", un immeuble d'habitation menacé d'être avalé par l'océan, avait été démoli début 2023 sur la plage de Soulac-sur-Mer. En Charente-Maritime, un phare victime de l'érosion à La Tremblade devra aussi être détruit.
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