Dati appelle producteurs et réalisateurs à se mobiliser pour l'exception culturelle française

La ministre de la Culture Rachida Dati, en visite au Festival de Cannes, a invité samedi producteurs et réalisateurs à l'accompagner à Bruxelles pour défendre l'exception culturelle française, bousculée par "l'intelligence artificielle, les tensions géopolitiques...

La ministre de la Culture Rachida Dati arrive pour la projection du film "Nouvelle Vague" au 78e Festival de Cannes, le 17 mai 2025 © Sameer AL-DOUMY
La ministre de la Culture Rachida Dati arrive pour la projection du film "Nouvelle Vague" au 78e Festival de Cannes, le 17 mai 2025 © Sameer AL-DOUMY

La ministre de la Culture Rachida Dati, en visite au Festival de Cannes, a invité samedi producteurs et réalisateurs à l'accompagner à Bruxelles pour défendre l'exception culturelle française, bousculée par "l'intelligence artificielle, les tensions géopolitiques et les coups de boutoir de l'administration américaine".

"Toutes sections confondues, parmi les 107 films sélectionnés (à Cannes), 39 sont Français, plus d'un tiers", a salué Mme Dati en préambule de son discours.

"Défendre notre exception culturelle est certes une grande et belle idée, mais il ne faut pas qu'elle reste au stade de l'idée", a-t-elle aussitôt averti.

Rachida Dati a ainsi invité les grands réalisateurs et producteurs à se rendre à la Commission européenne pour défendre le modèle français, et plus largement le cinéma européen.

"Nos diplomates, tous ceux qui travaillent à la Commission, nous disent: nous, on se bat pour défendre ce modèle français mais on voit de moins en moins d'artistes" venir soutenir ce combat, a déploré la ministre.

"J'ai connu des Claude Berry, des (Bertrand) Tavernier venant défendre ce modèle", s'est-elle rappelée.

"Certains disent +non, on ne veut pas mélanger la politique+, mais on ne vous demande pas de faire des photos avec nous sur une affiche électorale", a tancé Rachida Dati, qui s'exprimait depuis la tente du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC).

"En Europe, le cinéma américain occupe plus de 60% de nos écrans" contre 36% en France, a indiqué Mme Dati. Le cinéma européen ne représente qu'un tiers des entrées en salle sur le Vieux continent, le reste revenant principalement au cinéma américain.

Elle est donc revenue sur les deux piliers à défendre pour assurer la pérennité d'une industrie du cinéma dynamique sur le continent européen. 

Elle a d'abord appelé à défendre la directive européenne SMA (Services de médias audiovisuels) qui encadre le secteur et prévoit des obligations d'investissements dans les créations européennes pour les plateformes comme Netflix.

Seconde priorité: "mieux organiser la circulation des oeuvres, renforcer leur visibilité et structurer leur diffusion" en Europe, a insisté Rachida Dati. "Cela suppose aussi de travailler ensemble, de co-produire davantage", a-t-elle souligné.

"Une œuvre européenne co-produite est une œuvre qui circule plus, qui touche un public plus large", a remarqué Mme Dati.

Vendredi, la ministre française et 23 de ses homologues européens ont signé une tribune publiée dans Le Figaro pour appeler à "une Europe de la culture dont le cinéma doit être une composante centrale".

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