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Décès du général Vidal, chef de l'opération de libération des otages à Ouvéa en 1988

Le général Jacques Vidal, qui avait commandé l'opération controversée de libération des otages de la grotte d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie en 1988, est décédé, a-t-on appris jeudi dans les...

Le général Jacques Vidal pose le 6 mai 1988 dans la grotte de Gossanah, à Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, au lendemain de l'assaut du 05 mai 1988 a fait 21 morts, 19 Kanaks et deux militaires © -
Le général Jacques Vidal pose le 6 mai 1988 dans la grotte de Gossanah, à Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, au lendemain de l'assaut du 05 mai 1988 a fait 21 morts, 19 Kanaks et deux militaires © -

Le général Jacques Vidal, qui avait commandé l'opération controversée de libération des otages de la grotte d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie en 1988, est décédé, a-t-on appris jeudi dans les pages nécrologie du quotidien Le Figaro.

Une cérémonie religieuse se tiendra le 26 juin 2025, en l'église Saint-Germain, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). 

L'officier des troupes de marine, mort à l'âge de 88 ans, avait été au coeur d'une vaste polémique sur les conditions de l'assaut lancé le 5 mai 1988 entre le premier et le deuxième tour de l'élection présidentielle, qui opposait le président François Mitterrand à son Premier ministre Jacques Chirac.

Au cours d'une opération baptisée "Victor", les militaires avaient libéré 24 otages (dont 22 gendarmes) détenus par les indépendantistes dans une grotte de l'île d'Ouvéa. 

L'intervention s'était soldée par un très lourd bilan de 21 morts, deux militaires et 19 indépendantistes, ouvrant une vaste polémique politique et militaire. Les indépendantistes avaient accusé l'armée d'avoir exécuté sommairement des indépendantistes après l'assaut. 

Dans une interview à Paris-Match six jours après l'opération, le général Vidal avait démenti "absolument" que des militaires ou des gendarmes aient exécuté sommairement des ravisseurs a l'issue du combat.

"Je suis formel. Il n'y a pas eu de coups de feu après la fin de l'assaut", avait-il affirmé.

Le 30 mai, le ministre de la Défense, Jean-Pierre Chevènement, avait rendu publiques les conclusions de "l'enquête de commandement" indiquant que rien ne faisait apparaître "des exécutions sommaires".

Toutefois, "des actes contraires au devoir militaire ont été commis" et "des sanctions sévères" seront prises, avait-il ajouté.

Le quotidien Le Monde avait publié un rapport attribué à un militaire selon lequel le général Vidal avait été partisan "d'une solution de force, quelles qu'en soient les conséquences".

L'hebdomadaire Paris-Match avait pour sa part révélé que le général Vidal et l'ancien ministre Bernard Pons avaient envisagé l'usage d'une bombe de 250 kg et de napalm contre la grotte et que les officiers avaient refusé. 

Dans l'article consacré au décès de l'officier jeudi, l'Essor de la gendarmerie a fait état "des exactions meurtrières commises sur des Kanaks après leur reddition. Des exactions longtemps contestées, mais reconnues progressivement ensuite".

La Nouvelle-Calédonie demeure un dossier brûlant pour la France, notamment après les émeutes qui y ont fait 14 morts au printemps 2024.

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