Décorée par Macron, une survivante des camps espère témoigner "longtemps encore"

Décorée mercredi à l'Elysée par le président Emmanuel Macron des insignes de commandeur de l'ordre national du Mérite, Lili Keller-Rosenberg, déportée à 11 ans dans les camps nazis, a dit...

La survivante de l'Holocauste, Lili Keller-Rosenberg (Lili Leignel), après avoir été décorée par le président des insignes de Commandeur dans l'Ordre du Mérite, au Palais de l'Elysée à Paris le 7 mai 2025 © Michel Euler
La survivante de l'Holocauste, Lili Keller-Rosenberg (Lili Leignel), après avoir été décorée par le président des insignes de Commandeur dans l'Ordre du Mérite, au Palais de l'Elysée à Paris le 7 mai 2025 © Michel Euler

Décorée mercredi à l'Elysée par le président Emmanuel Macron des insignes de commandeur de l'ordre national du Mérite, Lili Keller-Rosenberg, déportée à 11 ans dans les camps nazis, a dit espérer "continuer longtemps encore" à témoigner.

"Un petit collégien adorable m'a demandé: madame, jusqu'à quel âge vous avez l'intention de témoigner de la sorte?+ Et j'ai dit: +au moins jusqu'à cent ans, après on verra!+", a raconté cette femme de 92 ans, décorée à l'occasion de cérémonie de remise de prix du concours national de la résistance et de la déportation à des collégiens et lycéens.

"Je témoigne sans fin, et pour moi c'est indispensable. Il faut que tous ces jeunes comprennent qu'ils ont à transmettre à leur tour", a-t-elle encore dit en s'adressant aux collégiens et lycéens présents dans la salle.

"Bientôt, il n'y aura plus un seul déporté. Je ne suis pas pressée de partir, mais il faut se rendre à l'évidence, et ce sont des petits messagers qui transmettront la mémoire indispensable", a-t-elle poursuivi. "Je leur demande de combattre le racisme, qui est un fléau à notre époque, combattre également l'antisémitisme, qui malheureusement perdure, et la xénophobie".

Déportée en 1943 avec sa famille, juifs hongrois installés en France pour fuir l'antisémitisme, Lili Leignel, de son nom d'épouse, qui signe ses livres du nom de Keller-Rosenberg, avait été envoyée au camp de Ravensbrück avec sa mère et ses frères de 9 et 3 ans, puis à Bergen-Belsen. 

Emmanuel Macron a salué son travail d'"infatigable passeuse de mémoire", son "désir insatiable de faire de nos élèves des citoyens éclairés" et sa "lutte contre l’antisémitisme et le négationnisme", appelant à "faire perdurer le témoignage des résistants et déportés".

"Avec la disparition des grands témoins, ce concours devient plus que jamais essentiel. Il porte un message intemporel qui dit +plus jamais ça+. Plus jamais ça, alors qu'aujourd'hui, l'antisémitisme, le rejet et la haine de l'autre progressent dans toute la société", a déclaré pour sa part la ministre de l'Education Elisabeth Borne.

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