Sauvegarder l'article
Identifiez vous, pour sauvegarder ce article et le consulter plus tard !

Des familles de l'attentat du DC-10 "affligées" par le livre de Sarkozy

Des familles de victimes de l'attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, se sont déclarées mardi "affligées" par le passage qui leur est consacré dans le livre de Nicolas...

Les débris du vol UTA DC-10 772 dans le désert du Ténéré, au Niger, le 21 septembre 1989 © Christian SPILLMANN
Les débris du vol UTA DC-10 772 dans le désert du Ténéré, au Niger, le 21 septembre 1989 © Christian SPILLMANN

Des familles de victimes de l'attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, se sont déclarées mardi "affligées" par le passage qui leur est consacré dans le livre de Nicolas Sarkozy sur son incarcération, à paraître mercredi.

Dans son livre "Le journal d'un prisonnier", dédié à ses trois semaines de détention à la prison parisienne de la Santé en octobre-novembre, Nicolas Sarkozy "se présente comme une victime injustement prise pour cible par des familles ingrates et revanchardes", fustige dans un communiqué transmis à l'AFP le collectif "Les Filles du DC-10".

"Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu'il serait la véritable victime, celle de la douleur des familles du DC-10. C'est un choix assumé: déformer les faits et escamoter la vérité", regrette ce groupe de filles, mères et sœurs de morts du DC-10.

Le 19 septembre 1989, 170 personnes de 18 nationalités ont été tuées dans l'attaque préparée par les services secrets libyens contre l'avion d'UTA au-dessus du Niger.

Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir laissé ses deux plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, démarcher en vue d'un financement de sa campagne présidentielle de 2007 un haut dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, alors que celui-ci était sous le coup d'une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour cet attentat. En contrepartie, ils lui auraient laissé miroiter un examen de sa situation judiciaire. 

Condamné à cinq ans de prison en septembre et écroué par le tribunal eu égard à la gravité des faits, Nicolas Sarkozy nie et sera jugé en appel du 16 mars au 3 juin 2026.

Dans son ouvrage, Nicolas Sarkozy qualifie les auditions des familles de "l'un des moments les plus émouvants" du procès de première instance. "J'ai été bouleversé par nombre de ces témoignages. Je fus cependant affecté par la violence de certains propos à mon endroit", y écrit l'ancien président de la République.

L'ancien chef de l'État souligne qu'il a reçu les familles avant la visite de Mouammar Kadhafi à Paris en décembre 2007 et qu'il "n'(a) jamais eu le moindre contact avec Abdallah Senoussi, l'auteur de ce monstrueux attentat", rencontré toutefois par ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux fin 2005, avant et après sa visite officielle en Libye en tant que ministre de l'Intérieur.

"Affirmer n'avoir jamais eu de contact avec l'organisateur de l'attentat du DC-10 est une nouvelle distorsion de la vérité (...). Nicolas Sarkozy ne pouvait ignorer les liens existants entre ses plus proches collaborateurs et le numéro 2 libyen", estiment ces proches des victimes du DC-10.

87JR2T3